Le Comité
- Prend note que la République populaire démocratique de Corée a proposé la candidature du Ssirum, lutte dans la République populaire démocratique de Corée (no 01160) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Dans les communautés de la République populaire démocratique de Corée, les hommes pratiquaient traditionnellement le Ssirum pour renforcer leur force physique tout au long de leur vie active. Cette pratique leur était enseignée dès le plus jeune âge par leur père ou leur grand-père ; ils renforçaient leurs savoir-faire auprès de leurs frères ou de leurs voisins, puis approfondissaient leurs techniques à l’école et à l’occasion de compétitions. Ce sport est toujours pratiqué et transmis de la même façon. Les techniques varient selon les régions, mais se divisent de manière générale en trois styles différents qui font appel au torse, aux mains ou aux jambes. Une vingtaine de compétences sont nécessaires pour pratiquer ce sport. Le vainqueur est celui qui réussit à faire tomber son adversaire (ou à mettre à terre une partie de son corps autre que ses pieds) en premier. Certaines compétitions de Ssirum, telles que le Tournoi national de Ssirum pour le grand prix du bœuf auquel participent de célèbres lutteurs de l’ensemble du pays, sont organisées à grande échelle. Les compétitions permettent à ceux qui y participent de démontrer leurs talents tout en faisant honneur à leur communauté. La pratique du Ssirum encourage la confiance, le respect et la compréhension entre les communautés pour assurer l’harmonie. Elle a inspiré des traditions orales, des œuvres d’art et des spectacles de musique et de danse qui ont enrichi cet élément du patrimoine culturel immatériel de la République populaire démocratique de Corée.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.4 : L’État soumissionnaire démontre la participation des différentes parties prenantes au processus de candidature. Le dossier présente des lettres dans lesquelles est exprimé le consentement libre, préalable et éclairé de représentants d’institutions nationales et régionales, d’organisations sociales, de praticiens renommés et de lauréats de prix, entre autres ;
R.5 : Le dossier démontre que l’élément est inclus depuis 2013 dans l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel de la République populaire démocratique de Corée. Cette inclusion a mobilisé des institutions gouvernementales, des organisations sociales et des particuliers. L’inventaire est régulièrement mis à jour par l’Autorité nationale pour la protection du patrimoine culturel.
- Décide en outre que les informations contenues dans le dossier ne sont pas suffisantes pour permettre au Comité de déterminer si les critères suivants sont satisfaits :
R.1 : En tant que sport, le Ssirum promeut le bien-être des individus et remplit une fonction sociale en favorisant l’unité des communautés. Les informations fournies ne permettent cependant pas d’avoir une définition claire de l’élément ; elles décrivent une pratique sportive et non pas une tradition dotée d’une signification culturelle spécifique. À part indiquer que « tous les hommes coréens » sont détenteurs et praticiens de l’élément, le dossier ne s’étend pas sur les communautés directement concernées ni sur leur rôle dans la transmission de l’élément, l’accent étant mis sur les praticiens de renom. Il n’est pas non plus précisé si des femmes pratiquent l’élément. Par ailleurs, les communautés et groupes concernés identifiés dans la section C ne correspondent pas exactement à ceux listés pour répondre au critère R.4 ;
R.2 : L’État soumissionnaire doit décrire en quoi l’inscription contribuerait à la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général aux niveaux local, national et international et non à la visibilité de l’élément en lui-même. Il doit également expliquer de façon plus claire en quoi l’inscription favoriserait le dialogue entre les communautés, les groupes et les individus ainsi que le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine ;
R.3 : Les institutions nationales ont lancé des initiatives visant à promouvoir l’élément à travers sa diffusion, son développement et la conduite de travaux de recherche et documentation. Les mesures de sauvegarde proposées concernent principalement la documentation, l’éducation et la promotion, que devront soutenir les institutions gouvernementales et les spécialistes du Ssirum. Le dossier doit cependant fournir davantage d’informations sur la participation des communautés locales à l’élaboration et à la mise en œuvre de ces mesures. La dimension hommes-femmes doit également être examinée. Si le dossier décrit un certain nombre d’activités de promotion visant à accroître la visibilité de l’élément, il ne s’étend pas suffisamment sur la façon dont sont anticipés et seront atténués les effets inattendus de l’inscription.
- Décide de renvoyer la candidature du Ssirum, lutte dans la République populaire démocratique de Corée à l’État soumissionnaire et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un prochain cycle.