Le Comité
- Prend note que le Bélarus a proposé la candidature de la célébration en l’honneur de l’icône de Notre-Dame de Budslau (Fête de Budslau) (no 01174) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Chaque premier week-end de juillet, jusqu’à 40 000 pèlerins de différentes confessions chrétiennes et différents pays, ainsi que des touristes, se rendent à Budslau, un village situé au nord-ouest du Bélarus, pour la célébration en l’honneur de l’icône de Notre-Dame-de-Budslau (Fête de Budslau). L’icône, historiquement associée à l’accomplissement de miracles, est conservée dans l’église de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Lors de la célébration, les pèlerins se rendent à l’église dans laquelle ont lieu des services particuliers, et notamment une procession nocturne et une veillée pour les jeunes. Une foire à laquelle participent des artisans locaux est également organisée sur la place centrale du village, ainsi que des spectacles traditionnels de marionnettes. La célébration en l’honneur de l’icône de Notre-Dame de Budslau favorise une atmosphère de respect, de compréhension et d’unité entre des individus de différentes confessions ou non-croyants. Cette pratique fait également partie de l’histoire et de la culture locales qui revêtent une importance particulière aux yeux des jeunes, car elles leur confèrent une certaine forme de mémoire culturelle. Elle procure un sentiment d’identité et de fierté à la communauté et contribue à renforcer les liens sociaux entre les différents groupes d’âge ainsi que les valeurs qui encouragent l’établissement de la paix entre les individus. Les connaissances associées à cette pratique traditionnelle sont transmises par les anciens aux jeunes au sein des familles et des communautés religieuses.
- Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :
R.1 : La célébration en l’honneur de l’icône de Notre-Dame de Budslau procure un sentiment d’identité à la communauté locale. L’événement rassemble des individus de tout âge, de toute catégorie sociale et de toute confession. Le dossier démontre clairement que les connaissances associées à ce pèlerinage sont transmises au sein des familles et par les prêtres de génération en génération. L’élément remplit d’importantes fonctions sacrées, sociales, culturelles, récréatives et morales. La fête de Budslau est par ailleurs un rite collectif essentiel, car il réunit des individus adhérant à des visions et à des croyances différentes. L’État soumissionnaire indique qu’aucun aspect de l’élément n’est incompatible avec les instruments internationaux existants relatifs aux droits de l’homme ou avec l’exigence du respect mutuel ; il promeut au contraire l’inclusion et l’unité ;
R.2 : L’élément correspondant à une tradition de tolérance, son inscription permettrait de faire prendre conscience que le patrimoine culturel immatériel est un moyen de réunir des individus de différentes catégories sociales et confessions et de favoriser la communication et le respect mutuels. Du fait de son caractère œcuménique, la célébration est accessible aux chrétiens des différentes Églises biélorusses, ainsi qu’aux non-croyants. Les pèlerins venant des villes et des pays voisins, l’inscription de l’élément permettrait de promouvoir la diversité culturelle et le respect mutuel au-delà du niveau local. L’État soumissionnaire décrit de façon claire le caractère inclusif de l’élément.
- Décide en outre que les informations contenues dans le dossier ne sont pas suffisantes pour permettre au Comité de déterminer si les critères suivants sont satisfaits :
R.3 : L’État soumissionnaire explique que la communauté concernée a participé à des initiatives visant à assurer la sauvegarde de l’élément (en particulier à travers un travail d’archivage) et décrit le soutien qu’il a apporté (concernant la préservation, la recherche, l’éducation et la sensibilisation). Le dossier précise comment l’État soumissionnaire soutiendra et financera la mise en œuvre des mesures de sauvegarde proposées. Ces dernières cependant se concentrent davantage sur des aspects matériels (comme l’aménagement paysager des abords de l’église de Budslau, la restauration de l’intérieur de l’église, la construction d’une maison des pèlerins, la construction d’un parking et le développement de routes touristiques autour du site) que sur l’aspect immatériel de l’élément – une orientation qui pourrait renforcer l’intérêt commercial et touristique de l’élément. Il est donc nécessaire que le dossier mentionne les effets indésirables que pourrait avoir l’inscription. Il serait également utile d’avoir plus de détails sur la façon dont les communautés concernées seront associées à la mise en œuvre de mesures de sauvegarde proposées ;
R.4 : L’État soumissionnaire explique que les communautés concernées ont participé à la préparation et à l’élaboration de la candidature à travers la collecte d’informations, la production d’un film et une diffusion dans les médias. Des représentants de l’Église catholique ont signé le consentement libre, préalable et éclairé, mais le dossier ne comporte aucune lettre de consentement de la part de représentants d’autres Églises chrétiennes (identifiées ailleurs dans le dossier comme des groupes concernés par la candidature) et les communautés locales ne sont pas visibles autrement qu’à travers des membres du conseil local du village ou de la paroisse locale et des prêtres locaux. En outre, le dossier ne fournit pas suffisamment d’informations sur la façon dont a été obtenu ce consentement ;
R.5 : Le dossier présente un extrait pertinent de l’inscription de l’élément sur l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel du Bélarus (2014). Cet inventaire est géré par l’Institut de la culture du Bélarus, avec le soutien du Ministère de la culture, et est régulièrement mis à jour. Le dossier ne comporte cependant aucune information quant à la participation de la communauté concernée au travail d’inventaire.
- Décide de renvoyer la candidature de la célébration en l’honneur de l’icône de Notre-Dame de Budslau (Fête de Budslau) à l’État soumissionnaire et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un prochain cycle.