Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.5

Le Comité

  1. Prend note que l’Arabie saoudite a proposé la candidature des pratiques culturelles relatives aux roses de Taif (n 02089) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Dans la région de Taif, en Arabie saoudite, les pratiques culturelles relatives aux roses est un élément essentiel du patrimoine culturel et de l’identité des habitants. De décembre à février, les agriculteurs fertilisent et arrosent la terre, taillent les rosiers et plantent des boutures. La saison des récoltes commence en mars et dure entre trente-cinq et quarante-cinq jours. Durant cette période, les agriculteurs et leurs familles et amis cueillent les roses au petit matin et les transportent au marché local pour les vendre ou dans leur maison pour les distiller. Les communautés utilisent l’eau de rose et l’huile essentielle dans les produits de beauté, la médecine traditionnelle, les plats traditionnels ainsi que pour aromatiser les boissons. Une coutume locale consiste à jeter des roses fraîches ou des pétales devant les invités pour célébrer leur arrivée. Les roses et l’eau de rose de Taif sont également offertes à la famille et aux amis, y compris en dehors de la région de Taif. Les pratiques relatives aux roses sont transmises au sein des familles par l’observation et la participation, les enfants aidant leurs parents dans la culture, la récolte, la distillation et la préparation des produits locaux à base de roses. Les organisations et les coopératives organisent également des sessions de formation sur la culture des roses de Taif. Les pratiques relatives aux roses renforcent la cohésion sociale dans la région, car elles font partie intégrante des rituels sociaux et religieux. Elles constituent également une importante source de revenus.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  Dans la région de Taif, en Arabie saoudite, les pratiques culturelles relatives aux roses sont un élément essentiel du patrimoine culturel et de l’identité des habitants. Les praticiens de l’élément comprennent les agriculteurs, leur famille et leurs amis, les commerçants et les membres de coopératives, en particulier les femmes. L’élément est transmis de manière formelle et informelle, entre les générations et au sein de celles-ci. Les jeunes apprennent des adultes et de leurs pairs par l’observation et la participation. Les associations et les coopératives organisent également des formations à l’intention des agriculteurs, des commerçants et d’autres acteurs souhaitant s’initier à la culture du rosier. L’élément est utilisé afin de générer des revenus et de promouvoir la cohésion sociale. Partie intégrante des rituels sociaux et religieux, les roses sont utilisées pour diverses fonctions, notamment culinaires, médicales et esthétiques.

R.2 :  L’élément contribue à plusieurs aspects du développement durable. En tant que forme de médecine traditionnelle, il contribue à la santé et au bien-être. Il promeut également l’égalité des genres en permettant aux hommes et aux femmes de participer à la propriété et à la gestion des exploitations agricoles, à la culture et à la vente des roses, ainsi qu’à la création de produits à base de roses. L’élément génère également des revenus pour les agriculteurs, les artisans et les commerçants, contribuant ainsi au bien-être économique des familles et des communautés. En outre, les compétences héritées de la plantation, de la récolte et de l’utilisation des roses pour créer différents produits contribuent à la durabilité environnementale et à la conservation des ressources naturelles. Les différentes expressions de l’élément renforcent également les liens sociaux et favorisent un sentiment d’identité culturelle partagée entre les familles, les voisins et les amis.

R.3 :  Les principales mesures de sauvegarde sont la transmission, l’identification, la documentation et la protection de l’élément. La sauvegarde est principalement assurée par la transmission au sein des familles, mais elle est complétée par des ateliers tels que ceux organisés par les coopératives locales et régionales en 2022, qui ont touché 118 stagiaires. L’État soutient et dirige des initiatives telles que la coordination de festivals de sensibilisation, la construction de réservoirs, le nettoyage de puits et l’organisation de cours de formation sur la distillation des roses et les traditions connexes. Le dossier de candidature souligne la participation des communautés à l’élaboration des mesures de sauvegarde et des plans de mise en œuvre.

R.4 :  Les communautés locales, en particulier celles de la région de Taif, ont participé activement au processus de candidature. Elles ont participé aux réunions d’introduction à la Convention organisées par la coopérative des roses de Taif, ainsi qu’aux processus de documentation et de recherche. Les communautés concernées ont également contribué à la collecte d’informations sur la tradition et ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé à l’inscription de l’élément.

R.5 :  Les pratiques culturelles associées aux roses de Taif ont été incluses dans l’Inventaire national des éléments du patrimoine culturel immatériel en 2021. L’inventaire est tenu par le Ministère de la culture. Les informations concernant la mise à jour et la périodicité de l’inventaire figurent dans le rapport périodique soumis en 2022. Le dossier a également fourni des informations sur la participation des communautés aux ateliers d’inventaire.

  1. Décide d’inscrire les pratiques culturelles relatives aux roses de Taif sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite l’État partie pour son dossier bien préparé et l’excellente vidéo complémentaire qui illustre la contribution de l’élément aux divers aspects du développement durable.

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