Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.49

Le Comité

  1. Prend note que la Mongolie a proposé la candidature de la migration nomade mongole et ses pratiques associées (n 02091) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La culture nomade mongole est un mode de vie ancré dans l’interdépendance entre pâturages, bétail et éleveurs. Pour assurer le bien-être du bétail et la pérennité des éleveurs, il est essentiel d’utiliser correctement les pâturages. Les familles se déplacent entre les différents pâturages, qui sont classés en fonction de facteurs tels que la quantité d’herbe disponible, la géographie, le climat et la saison. Cette approche a été transmise de génération en génération de sorte à laisser à la terre le temps de se régénérer. Le chef du foyer choisit la date du prochain mouvement et tous les membres de la famille accomplissent des rituels pour préparer leur migration. Cela comprend le nettoyage de la zone, l’élimination des déchets, la construction des charrette et la préparation des animaux. Pendant la phase de migration, l’épouse revêt ses plus beaux habits et ouvre la voie pour montrer sa gratitude et son respect à l’égard de Mère Nature. Les enfants acquièrent dès leur plus jeune âge des compétences essentielles à leur mode de vie nomade. Il s’agit notamment de prendre soin du bétail et de le sélectionner, d’apprendre les itinéraires de migration et de monter et démonter les yourtes. Tous les membres de la famille y participent. Les coutumes et les habitudes de cette culture nomade facilitent la communication et cultivent un fort sentiment d’appartenance à la communauté parmi les éleveurs. Elles favorisent également la gestion de l’environnement, la diffusion des connaissances et la coexistence pacifique.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  L’élément est un mode de vie enraciné dans l’interdépendance entre les pâturages, le bétail et les bergers. Les détenteurs et les praticiens sont toutes les familles d’éleveurs normaux dirigées par les chefs des foyers. Cette pratique a été transmise de génération en génération, les enfants recevant un enseignement informel dès leur plus jeune âge par l’observation et la pratique. Les coutumes et les routines de cette culture nomade facilitent la communication et cultivent un fort sentiment d’appartenance à la communauté parmi les éleveurs. Elles favorisent également la gestion de l’environnement, la diffusion des connaissances et la coexistence communautaire.

R.4 :  Des éleveurs et des représentants de 330 villages de 21 provinces, ainsi que des universitaires, des organisations gouvernementales, des organisations locales et des ONG ont participé activement à la préparation du dossier de candidature. Des recherches sur le terrain et des réunions d’introduction et de coordination ont été organisées pour les praticiens et les communautés, qui ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé par écrit. Au total, 17 200 familles d’éleveurs vivant dans 35 villages de 15 provinces ont donné leur accord. Il convient de noter que les lettres de consentement ont été signées par les gouverneurs des provinces au nom de leurs communautés, et que le dossier aurait pu bénéficier de l’ajout de lettres de consentement ou d’autres documents reflétant directement le consentement et les points de vue des communautés.

R.5 :  L’élément est inscrit sur la Liste représentative nationale du patrimoine culturel immatériel de la Mongolie, qui est tenue par le Centre national du patrimoine culturel. L’inventaire est mis à jour chaque année en consultation avec les agences culturelles, les communautés concernées et les parties prenantes. La base de données intégrée de l’État sur le patrimoine culturel est également mise à jour avec toute nouvelle information. L’organisation de l’administration de l’État chargée des affaires culturelles travaille avec les gouverneurs des provinces et des villes afin d’élaborer les inventaires du patrimoine culturel immatériel. Les activités d’inventaire sont menées en collaboration avec les communautés et respectent un ensemble de lignes directrices. Le rapport périodique soumis en 2017 comprend des informations sur le processus d’inventaire.

  1. Considère en outre que, d’après les informations contenues dans le dossier et fournies par l’État soumissionnaire dans le cadre du processus de dialogue, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.2 :  Le savoir autochtone utilisé dans la culture nomade mongole est centré sur la rotation des terres pour restaurer la capacité des pâturages. Il s’agit d'une approche innovante de l'environnement, de l’allocation et la gestion des ressources, qui s'aligne sur les besoins de la communauté. La rotation et le passage à des pâturages avec de l’herbe de haute qualité favorisent le bien-être du bétail et contribuent ainsi à la sécurité alimentaire. Un tiers de la population mongole est constitué d’éleveurs qui tirent de leur bétail des ressources essentielles et du cachemire. Cela contribue de manière significative à un développement économique inclusif. Indépendamment de l’âge et du genre, tout le monde participe aux activités de migration et il existe des rôles spécifiques au genre qui sont essentiels dans les communautés nomades mongoles, contribuant ainsi aux aspects de l’égalité des genres. L’élément encourage le respect des anciens, les mécanismes de résolution des conflits, le partage des connaissances, la communication interpersonnelle et l’évitement des comportements conflictuels afin de contribuer à la coexistence pacifique et à la cohésion sociale.

R.3 :  Dans le cadre d’une approche holistique, le gouvernement de Mongolie a établi la Vision 2050 afin sauvegarder et diffuser les connaissances et les pratiques associées à la migration des nomades et pour créer l’Institut national de la civilisation nomade dans les cinq régions du pays. En 2022, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2026 Année internationale du pastoralisme et des pâturages, avec le soutien de 102 pays, sur la base d’une proposition de la Mongolie. Parmi les autres mesures de sauvegarde proposées figurent l’amélioration de l’environnement législatif par la présentation d’une proposition de loi sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, la conduite d’activités d’inventaire et de recherche, et la documentation des spécificités géographiques et des traditions vivantes de chaque groupe ethnique dans les cinq régions de la Mongolie. Les praticiens seront soutenus par un système de récompense pour les éleveurs plus âgés qui transmettent les connaissances et les pratiques traditionnelles aux plus jeunes. Le rôle de la communauté dans la planification et la mise en œuvre des mesures de sauvegarde a été expliqué au cours du processus de dialogue.

  1. Décide d’inscrire la migration nomade mongole et ses pratiques associées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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