Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.3

Le Comité

  1. Prend note que la République de Corée a proposé la candidature des connaissances, des croyances et des pratiques liées à la préparation du jang en République de Corée (n 01975) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Les jang sont des sauces fermentées – comme la pâte de soja, la sauce de soja et la pâte de piment rouge – qui constituent la base du régime alimentaire coréen. La pratique comprend l’ensemble du processus de fabrication, de conservation et de consommation du jang, depuis la préparation des graines de soja et des autres ingrédients jusqu’à la mise en place des conditions appropriées pour leur fermentation, leur affinage et leur stockage. Les sauces jang peuvent être cuisinées avec des légumes, du poisson et de la viande. Elles peuvent également être utilisées pour conserver les aliments. Les acides aminés essentiels produits au cours du processus de fermentation apportent un équilibre nutritionnel essentiel au régime alimentaire coréen à base de riz. Les sauces jang varient d’un foyer à l’autre et sont considérées comme incarnant l’histoire et les traditions de chaque famille. Certaines familles conservent par exemple de la sauce soja affinée pendant des dizaines d’années, pour que le goût des aliments reste le même au fil du temps. La fabrication du jang est pratiquée et transmise au sein des familles, principalement par les mères et les belles-mères à leurs filles et belles-filles. Les groupes de la communauté, les écoles et les universités contribuent également à la transmission de la pratique. Tout comme le riz et le kimchi, les sauces jang ont une place centrale dans l’alimentation coréenne. La tradition a donné lieu à des pratiques culturelles connexes, telles que l’utilisation d’amulettes ou l’accomplissement de certains rites pour garantir la réussite de la fermentation et de l’affinage.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  L’élément comprend les connaissances, les croyances et les pratiques liées à la préparation du jang en République de Corée. L’élément est pratiqué par des membres de la famille de tous les genres, de tous les âges et de différents groupes sociaux, les femmes au foyer étant au centre de la pratique. Le mécanisme de transmission commun des connaissances et des compétences liées à la fabrication du jang est informel et se fait au sein des familles, principalement de la mère et de la belle-mère à leurs filles et belles-filles. Les maîtres de jang et les groupes de la communauté contribuent également à la transmission de l’élément. Le jang reflète l’identité d’une famille particulière et encourage la solidarité entre ses membres. La tradition de la préparation du jang a également donné naissance à des pratiques culturelles associées. Par exemple, les foyers utilisent des amulettes ou organisent des rites pour assurer la réussite de la fermentation et de l’affinage. Les Coréens sont également très attachés aux bienfaits du jang pour la santé.

R.2 :  L’inscription de l’élément augmentera la demande de jang et donc la production de soja. Cela créera des conditions propices à l’amélioration de la production de soja, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et à l’agriculture durable. De plus, l’élément a permis de développer du matériel pédagogique accessible en ligne. Il soutient divers aspects du développement durable, notamment en faisant progresser l’égalité des genres, en contribuant à la durabilité de l’environnement et en promouvant le développement économique des communautés praticiennes. L’acte communautaire de préparation de jang génère un sentiment de paix et d’appartenance pour les communautés concernées.

R.3 :  Un certain nombre de mesures de sauvegarde ont garanti la viabilité de l’élément dans le passé et il est proposé de les maintenir. Il s’agit notamment d’allouer des subventions publiques pour soutenir la transmission de l’élément et de décerner le titre de « maître cuisinier » aux fabricants de jang. D’autres mesures comprennent l’intégration de la fabrication du jang dans les programmes scolaires et la sensibilisation à l’élément et à ses avantages par le biais des médias afin d’accroître sa popularité. Les communautés concernées sont attachées à la production traditionnelle de jang, qu’elles préfèrent à la surproduction de masse. Cela protégera l’élément de toute conséquence involontaire de l’inscription. Les communautés détentrices ont participé à la conception des mesures de sauvegarde et participeront à leur mise en œuvre.

R.4 :  Depuis 2016, un large éventail de membres de la communauté a participé au processus de candidature de l’élément. Parmi les participants figurent douze « maîtres cuisinier », des groupes de communautés locales, des groupes de la société civile et des organisations privées. Des chercheurs et des universitaires spécialisés dans des domaines tels que l’alimentation et la nutrition, la gastronomie, les études folkloriques et l’anthropologie ont également participé au processus de candidature.

R.5 :  L’élément a été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel national en 2018. L’inventaire est géré par deux entités : (a) la Division du patrimoine culturel immatériel, Bureau de la politique du patrimoine, Administration du patrimoine culturel ; et (b) la Division de la recherche et de l’archivage, Centre national du patrimoine immatériel, Administration du patrimoine culturel. Des informations sur le processus d’inventaire sont incluses dans le rapport périodique.

  1. Décide d’inscrire les connaissances, les croyances et les pratiques liées à la préparation du jang en République de Corée sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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