Décision du Comité intergouvernemental : 10.COM 10.b.31

Le Comité

  1. Prend note que les Émirats arabes unis et Oman ont proposé la candidature
    d’Al-Razfa, un art traditionnel du spectacle (no01078) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Al-Razfa est un art du spectacle populaire aux Émirats arabes unis et Sultanat d’Oman. Il est pratiqué par des hommes de tout âge et de toute classe sociale lors des manifestations sociales, telles que les mariages et fêtes nationales. Les interprètes forment deux rangées face à face, avec des danseurs remplissant l’espace entre les deux. Menées par le chanteur principal, les deux rangées forment deux chœurs qui se répondent au son des tambours et d’autres instruments. De nombreux chants reprennent des vers de poésie traditionnelle nabati, soigneusement choisis pour l’occasion. Les danseurs exécutent des chorégraphies en rythme avec la musique tout en tenant des répliques en bois de fusils. Dans certaines représentations, de jeunes filles se mêlent à la danse en agitant leurs cheveux au son des instruments. À l’origine pratiqué comme une célébration communautaire de la victoire, Al-Razfa s’est depuis largement converti en forme de divertissement très populaire. Ses praticiens ont adapté les instruments de musique et composé des mélodies qui plaisent aux jeunes tout en préservant les anciennes expressions et les traditions orales de cet art. Tout le monde peut participer à cet art du spectacle, aussi bien les chefs d’État et les anciens que les jeunes enfants. Aujourd’hui, Al-Razfa se transmet directement en famille par la participation et l’observation lors de manifestations sociales. Les interprètes individuels apprennent leur rôle par le biais de la pratique tandis que les filles sont formées par leur mère et leurs sœurs aînées.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

R.1 :  Pratiqué avec certaines variantes partout dans les deux États soumissionnaires dans le cadre d’événements communautaires joyeux, Al-Razfa renforce le sentiment d’appartenance, d’identité et de continuité des communautés concernées ; ses principaux praticiens sont des troupes et des ensembles d’artistes masculins formés par les membres intéressés des communautés, mais certains événements sociaux comprennent tous les autres participants, indépendamment de leur âge et de leur statut social ; dans certaines régions des deux États, de jeunes filles participent au spectacle ;

R.2 :  L’inscription d’Al-Razfa comme élément partagé par les deux États soumissionnaires pourrait refléter et favoriser davantage la prise de conscience de la nature dialogique du patrimoine culturel immatériel ; elle permettrait en outre de contribuer à la visibilité des arts du spectacle traditionnels en général, tandis que la mise en valeur des dynamiques internes de l’élément et de sa fusion entre musique et poésie pourraient favoriser le respect de la diversité culturelle et de la créativité humaine ;

R.3 :  En s’appuyant sur les mesures de sauvegarde en cours prises par les communautés concernées, les parties prenantes et les gouvernements, les mesures proposées intègrent la recherche et la documentation, des programmes éducatifs, un soutien aux principaux détenteurs de l’élément et la promotion par le biais de festivals, de concours et d’autres manifestations publiques ; l’engagement des deux gouvernements est confirmé par des allocations budgétaires, tandis que le rôle clé de la mise en œuvre est attribué à des troupes et à des ensembles d’artistes ;

R.4 :  Le dossier de candidature démontre l’implication active et novatrice des communautés dans le processus de candidature et contient toute une gamme de consentement libre, préalable et éclairé fournie par les troupes d’artistes, les détenteurs individuels et les organisations non gouvernementales et gouvernementales ; il aurait été néanmoins préférable qu’une plus grande proportion de ces signataires reconnaisse clairement le caractère multinational de la candidature ;

R.5 :  L’élément figure depuis 2007 dans l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel d’Abu Dhabi, et depuis 2010 dans la Liste de l’Inventaire national omanais ; les deux inventaires sont dressés conformément aux articles 11 et 12 de la Convention.

  1. Inscrit Al-Razfa, un art traditionnel du spectacle sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage les États parties, lors de la promotion de l’élément sur le plan international, à fournir autant que possible la traduction des paroles des chants.

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