Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.b.44

Le Comité

  1. Prend note que le Japon a proposé la candidature des connaissances et savoir-faire traditionnels relatifs à la fabrication de saké à base de koji au Japon (n 01977) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le saké est une boisson alcoolisée à base de céréales et d’eau, profondément ancrée dans la culture japonaise. Les artisans utilisent des moules à koji pour transformer l’amidon des ingrédients en sucre. Ils surveillent le processus pour s’assurer que la moisissure se développe dans des conditions optimales, en ajustant la température et l’humidité en fonction des besoins. Leur travail détermine la qualité du saké. Considéré comme un don sacré des divinités, le saké est indispensable dans les festivals, les mariages, les rites de passage et autres occasions socioculturelles. Bien qu’il soit aujourd’hui produit en masse, les artisans continuent à fabriquer le saké de manière traditionnelle. Les maîtres artisans du saké, appelés « toji », dirigent les travailleurs des brasseries de saké, appelés « kurabito », dans la pratique et la transmission. À l’origine, le saké était fabriqué uniquement par les femmes. Les hommes se sont impliqués dans le processus avec l’augmentation de la demande. Aujourd’hui, les personnes de tous les genres peuvent maîtriser les connaissances et les compétences. La fabrication du saké se transmet par le biais de l’apprentissage. Des unions régionales soutiennent également les brasseries, et deux organisations nationales créées par des artisans contribuent à la transmission systématique de la pratique, avec le soutien financier et technique du gouvernement japonais. La fabrication du saké nécessitant de nombreuses mains et un solide travail d’équipe, cette pratique favorise les liens sociaux entre les artisans. Il les unit également aux habitants de la région, y compris aux agriculteurs qui fournissent les ingrédients, contribuant ainsi à la cohésion sociale.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :

R.1 :  L’élément est le savoir et le savoir-faire traditionnels de la fabrication du saké à l’aide du moule koji au Japon. Les praticiens et les détenteurs de l’élément sont des artisans qui maîtrisent les connaissances et les compétences de la fabrication du saké à l’aide du moule koji, ainsi que deux organisations notables qui représentent les principales communautés de l’élément et sont responsables de sa transmission. Les connaissances et les compétences en matière de fabrication du saké sont transmises à trois niveaux : individuel, régional et national. La méthode traditionnelle de transmission implique le système d’apprentissage, tandis que de nombreuses unions régionales et les deux organisations nationales soutiennent également la transmission par le biais de divers programmes et efforts. L’élément favorise des liens sociaux forts et la cohésion entre les artisans et les communautés concernées. L’élément a une forte signification culturelle pour les communautés et le saké est indispensable dans les festivals, les mariages, les rites de passage et de nombreuses autres occasions socioculturelles au Japon.

R.2 :  Cet élément contribue à la sécurité alimentaire, à la durabilité environnementale, y compris le changement climatique, à la consommation et à la production durables, ainsi qu’à la paix et à la cohésion sociale. L’élément contribue à la sécurité alimentaire et à la durabilité environnementale en préservant l’eau propre et les céréales essentielles telles que le riz et l’orge, qui sont toutes indispensables à la production de saké. Les communautés assurent également une production alimentaire durable et la protection de l’environnement autour des brasseries. Concernant l’égalité des genres, la fabrication du saké est ouverte à tous les genres depuis le XXème siècle. La fabrication du saké favorise la paix et la cohésion sociale en réunissant les artisans et les habitants de la région. Elle encourage également la consommation et la production durables, en réduisant les déchets grâce à une utilisation efficace des ressources et au recyclage.

R.3 :  Diverses mesures de sauvegarde autres que le système d’apprentissage ont été planifiées et mises en œuvre par les communautés elles-mêmes de manière systématique. Les artisans conservent la documentation et les archives de leurs pratiques dans leurs brasseries. Les syndicats régionaux organisent des conférences et envoient des conseillers techniques dans les brasseries locales. En outre, la Japan Toji Guild Association et la Preservation Society of Japanese Koji-based Sake Making Craftsmanship travaillent à l’amélioration des conditions de transmission de l’élément. Les mesures de sauvegarde prises par le gouvernement comprennent l’organisation de concours annuels permettant aux fabricants de saké d’affiner leurs compétences, l’octroi de subventions aux communautés pour les activités de transmission, la création d’un examen de certification pour les artisans du saké et le développement de cultures de moisissures et de levures koji pour le saké. La Society of Japanese Koji-based Sake Making Craftsmanship recueille des informations sur l’avancement des mesures de sauvegarde et leurs résultats auprès des entités responsables. La société sera également chargée de surveiller les résultats involontaires de l’inscription.

R.4 :  Les artisans ont participé à une enquête nationale organisée par l’Agence des affaires culturelles, qui a permis de recueillir des informations sur les mesures de sauvegarde. Les communautés concernées ont donné leur consentement libre, préalable et éclairé à la candidature. Elles ont également fourni une documentation et ont pleinement coopéré à la préparation du dossier de candidature.

R.5 :  L’élément est inscrit à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel du Japon en décembre 2021. Cet inventaire est tenu à jour par l’Agence des affaires culturelles du gouvernement japonais. Des informations sur le processus d’inventaire ont été incluses dans le rapport périodique de 2016. Les communautés concernées par chaque élément du PCI fournissent des informations sur l’élément au cours du processus d’inventaire. Les communautés fournissent également des informations sur les mises à jour telles que l’état de la transmission lors de la mise à jour annuelle de l’inventaire.

  1. Décide d’inscrire les connaissances et savoir-faire traditionnels relatifs à la fabrication de saké à base de koji au Japon sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite l’État partie pour la bonne qualité de la vidéo qui fournit une présentation visuelle détaillée des pratiques culturelles associées à l’élément.

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