Le Comité
- Prend note que la République populaire démocratique de Corée a proposé la candidature de la coutume du costume coréen : connaissances, savoir-faire et pratiques sociales traditionnels en République populaire démocratique de Corée (n 02096) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Le costume coréen est une tenue composée d’une veste et d’une jupe pour femme ou d’un pantalon pour homme. Il est complété par des vêtements de saison, notamment un pardessus et un gilet, et peut comporter d’autres accessoires tels qu’un ruban de poitrine. Le costume est créé à partir de tissus naturels tels que la soie, la ramie et le coton. Les connaissances et compétences connexes comprennent la conception, la coupe, la broderie ou le dessin, l’impression de motifs géométriques et naturels, et la décoration à l’aide d’accessoires et de métaux précieux ou de pierres précieuses. Souvent évoqué dans l’art et la littérature, le costume coréen est porté à de nombreuses occasions, notamment lors d’anniversaires, de mariages, de festivals et de fêtes. Les femmes sont les premières détentrices et praticiennes de la création et de la transmission du costume dans les magasins, au sein des familles et dans les domaines de l’éducation et de la recherche. Une cheffe artisanale coordonne généralement la coopération entre les artisans. Les connaissances et les compétences associées, y compris la manière de porter, d’entretenir et de réparer le costume, sont transmises au sein des familles. Dans les magasins de costumes coréens, les connaissances et les compétences en matière de conception, de coupe, de couture et de broderie sont transmises par les experts aux apprentis par le biais de démonstrations et de formations pratiques. Le vêtement est également transmis par les médias, lors d’événements culturels et dans les écoles. Le costume coréen rassemble les gens, leur insufflant un sentiment d’appartenance culturelle, d’identité et de continuité.
- Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : Le costume coréen est créé à partir de tissus naturels tels que la soie, la ramie et le coton. Il se compose d’une veste et d’une jupe pour femme ou d’un pantalon pour homme, portés avec des vêtements de dessus saisonniers. Les femmes sont les principales détentrices et praticiennes et participent à la création du costume et à la transmission de l’élément. Femmes et hommes, jeunes et âgés, portent le costume. De nombreux hommes participent également à la création du costume, à l’éducation et à la recherche. La transmission des connaissances et des compétences associées s’effectue entre les maîtres et leurs apprentis, ainsi qu’au sein des familles, des ateliers et des communautés. Elle est également transmise de manière formelle par le biais de l’éducation et de la recherche, des médias et des écoles. L’élément favorise l’unité et insuffle un sentiment d’appartenance culturelle, d’identité et de continuité, favorisant ainsi la cohésion sociale.
R.2 : L’élément contribue à plusieurs aspects du développement durable. Il favorise un sentiment d’identité culturelle et de cohésion sociale parmi la population, tout en améliorant la visibilité et la diversité du patrimoine culturel immatériel en général. Le dossier de candidature souligne le rôle actif des femmes dans l’élément. La demande constante de costumes et le nombre croissant de magasins de costumes contribuent au développement économique, tout comme l’utilisation de tissus locaux tels que la soie. Les magasins de costumes, les familles et les établissements d’enseignement à tous les niveaux contribuent à une éducation formelle et informelle de qualité, permettant aux jeunes générations de mieux comprendre l’élément. Cet élément favorise également le dialogue et souligne le lien entre la créativité et les connaissances et compétences traditionnelles.
R.3 : L’État requérant a mis en place une organisation temporaire pour répondre aux aspects négatifs qui pourraient survenir, notamment la potentielle commercialisation excessive de l’élément après son inscription, et pour promouvoir les bonnes pratiques. Afin de soutenir la transmission de l’élément, l’État partie mettra régulièrement à jour le site Internet du patrimoine national et ajoutera des fonctionnalités pour soutenir la communication en ligne avec les détenteurs. L’État partie organisera également des excursions dans des magasins de costumes pour les jeunes membres de la communauté et assurera un soutien technique, financier et administratif, y compris la fourniture d’équipements et de matériels pour la production textile, la sériciculture et les initiatives respectueuses de l’environnement. En outre, la Commission de l’éducation inclura cet élément dans les programmes scolaires et les praticiens seront encouragés à participer à des événements culturels.
R.4 : Le dossier de candidature explique l’engagement des différentes communautés, groupes et individus dans le processus de candidature. Il s’agit notamment de la création d’un groupe de travail qui a mené des enquêtes sur le terrain pour recueillir le consentement libre, préalable et éclairé dans différents endroits du pays. Les représentants des praticiens et des détenteurs du groupe de travail ont fourni des explications détaillées sur divers aspects de l’élément, y compris ses fonctions sociales et ses significations culturelles, ainsi que les pratiques et les mécanismes de transmission qui s’y rapportent. Ils ont également contribué à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de sauvegarde. Un projet de dossier de candidature a été partagé en ligne avec le grand public, recueillant les réactions des femmes et des étudiants. La vidéo présentée à l’appui de la candidature a permis de fournir des informations supplémentaires sur l’élément.
R.5 : L’élément est inscrit à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel, lequel est tenu par le Département du patrimoine culturel immatériel et l’Agence coréenne de préservation du patrimoine national, qui dépendent tous deux de l’Autorité nationale pour la protection du patrimoine culturel. L’inventaire est mis à jour tous les cinq ans avec la participation la plus large possible des communautés de détenteurs et des praticiens.
- Décide d’inscrire la coutume du costume coréen : connaissances, savoir-faire et pratiques sociales traditionnels en République populaire démocratique de Corée sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Félicite l’État partie d’avoir pris des mesures de sauvegarde pour remédier à l’éventuelle décontextualisation ainsi qu’à la commercialisation excessive qui pourraient résulter de l’inscription ;
- Félicite en outre l’État partie d’avoir soumis un dossier amélioré prenant en considération les recommandations de l’Organe d’évaluation en 2020.