Le Comité
- Prend note que Cuba a proposé la candidature du punto (n 01297) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Le punto est la poésie et la musique des paysans cubains. Il se compose d’un air ou d’une mélodie sur laquelle un chanteur interprète une strophe improvisée ou apprise de dix vers de huit pieds, avec un schéma de rimes. Il existe deux variantes principales du punto : le punto libre, avec des mesures variables et le punto fijo, qui peut être en clave ou cruzado. Si, tout au long de l’histoire, l’élément a généralement été pratiqué en milieu rural, il existe désormais des variantes dans le reste de la population. Le punto est un élément essentiel du patrimoine culturel immatériel cubain, ouvert à tous. Il favorise le dialogue et exprime les sentiments, les connaissances et les valeurs des communautés concernées. Les connaissances et les techniques liées à sa pratique sont transmises d’une génération à l’autre. L’imitation est l’une des méthodes clés de sa transmission. Un programme d’enseignement est également organisé dans les maisons de la culture de l’ensemble du pays. Il prévoit des ateliers dispensés par les détenteurs et les praticiens de l’élément. Des séminaires, des ateliers, des concours, des festivals et des événements sont organisés dans tout le pays pour sauvegarder et revitaliser le punto. Une catégorie professionnelle a été créée pour les praticiens et les détenteurs de la pratique, permettant à beaucoup d’en vivre.
- Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : Le punto est la poésie et la musique des paysans cubains. Des instruments à cordes et à percussion accompagnent les représentations. Les détenteurs de la pratique peuvent être des enfants ou des aînés, indépendamment de leur niveau d’éducation, leur genre ou leur religion. L’élément est transmis de manière orale de génération en génération, par l’imitation. Le punto est constamment recréé par ses praticiens. Il est enseigné par le biais de jeux dans les maisons de la culture, dans tout le pays, ainsi que dans les écoles. Il est également interprété à l’occasion de festivals et de commémorations politiques. Le punto est étroitement lié au sentiment d’identité culturelle des communautés concernées, ce qui assure sa continuité. Le punto désigne à la fois l’élément et le lieu de représentation. Il est présent dans les réunions familiales et sociales, dans les festivals, à la maison, sur les places ou dans les institutions, qui deviennent des lieux de diffusion, où chacun est libre de participer spontanément et de son plein gré. Le dossier démontre que l’élément joue un rôle essentiel dans les rituels et autres pratiques socioculturelles des communautés concernées et de la société cubaine en général.
R.2 : Le punto est une expression essentiellement fondée sur le dialogue, ce qui est pertinent si l’on tient compte de sa capacité à contribuer à la visibilité internationale du patrimoine culturel immatériel. Les messages véhiculés par le punto reconnaissent l’importance du respect mutuel et de la diversité des manifestations culturelles. Son inscription sensibiliserait également la communauté internationale à la culture des paysans cubains et offrirait de nouvelles occasions d’échanger les connaissances entre les familles, les institutions et les groupes de musique dans diverses régions et communautés.
R.3 : La viabilité du punto passe par la transmission, la recherche et la sensibilisation. Les mesures proposées sont bien définies et clairement présentées. Les communautés, les agences et les institutions qui travaillent sur l’élément enseignent le punto à l’école et organisent des festivals, des concours ainsi que d’autres événements pour renforcer la tradition. Malgré des ressources limitées, certains fonds ont été alloués à la sauvegarde de l’élément, notamment pour la création d’une catégorie professionnelle pour les praticiens de l’élément, catégorie leur garantissant une source de revenus. Certaines mesures visent à encourager la pratique et la transmission continues de l’élément. Les communautés s’impliquent activement à toutes les étapes des activités de sauvegarde.
R.4 : Les institutions culturelles, les groupes et les détenteurs individuels de l’élément ont participé au processus de candidature à diverses étapes. Ces étapes sont présentées dans le dossier, notamment les révisions de l’inventaire, les activités de sensibilisation, l’obtention des consentements, ainsi que plusieurs réunions et discussions avec des organisations non gouvernementales et autres parties prenantes. Le dossier présente des lettres exprimant le consentement libre, préalable et éclairé des représentants institutionnels, ainsi que des praticiens du punto (poètes, improvisateurs, musiciens, interprètes, écrivains et compositeurs). De nombreuses lettres de consentement ont été fournies, ce qui témoigne du profond attachement des communautés pour l’élément.
- Décide en outre que, sur la base de l’information fournie par l’État soumissionnaire au Comité au cours de sa présente session concernant l’organe chargé de la mise à jour de l’inventaire et la fréquence des mises à jour, le critère d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité suivant est satisfait :
R.5 : L’élément a été inventorié dans le cadre de la préparation de l’Atlas des instruments de musique populaire et traditionnelle cubaine en 1997 et de l’Atlas ethnographique cubain : culture populaire et traditionnelle en 2000 par l’Institut pour la recherche culturelle Juan Marinello, le Centre de recherche et de développement de la musique cubaine, le Conseil national des maisons de la culture et l’Institut cubain d’anthropologie. L’État soumissionnaire a fourni des informations concernant l’organe responsable des mises à jour de l’inventaire et leur fréquence.
- Inscrit le punto sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.