Objectifs
- Sauvegarder le patrimoine culturel immatériel (PCI) de la communauté des Batammariba résidant sur le site du patrimoine mondial du Koutammakou
- Sensibiliser à l’importance de la sauvegarde du PCI partout au Togo
- Intégrer la langue litammari et la culture des Batammariba dans le système de l’éducation formelle
Description
Contexte
Le paysage culturel du Koutammakou, au Nord-Est du Togo, est renommé pour ses maisons à tourelles en terre appelées « takienta ». La terre est imprégnée de sens pour le peuple des Batammariba qui y réside et ses rituels, ses croyances, son artisanat, ses chants, ses sports et ses pratiques agricoles sont étroitement liées aux éléments naturels environnants.
En 2004, ce paysage culturel a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, avec un plan de gestion qui reconnaît l’importance des pratiques coutumières de la population locale pour sa conservation et sa protection. Le projet a été élaboré à titre de projet pilote pour l’intégration de la sauvegarde du PCI d’une communauté résidente d’un site du patrimoine mondial. Il visait aussi à apporter la preuve du cycle vertueux, en termes de retombées, entre la sauvegarde du PCI et la protection du patrimoine matériel qui lui est associé.
Composantes du projet
Le projet comportait quatre dimensions. La première était centrée sur la transmission intergénérationnelle des connaissances et des compétences à travers la formation par l’apprentissage d’un certain nombre de traditions telles que l’artisanat, la médecine traditionnelle, la construction des takienta et les chants et danses traditionnels. La seconde composante a introduit le Litammari, la langue locale, dans le système de l’éducation formelle grâce au développement de matériel pédagogique, de la formation des enseignants et de cours de langue. La troisième composante a centré ses efforts sur la sauvegarde et la sensibilisation par le biais d’une documentation des éléments du PCI des Batammariba et la mise au point d’un cadre institutionnel pour assurer la conservation des pièces d’archives et des données récoltées. Enfin, la quatrième composante s’est concentrée sur la promotion d’un tourisme durable et responsable auprès des résidents et des visiteurs de ce site du patrimoine mondial.
Résultats
Vingt artisans, deux thérapeutes traditionnels et dix architectes ont formé au total cinquante-six apprentis dans leur spécialité respective, notamment la fabrication d’instruments de musique, la poterie, la vannerie, l’utilisation des plantes médicinales et la construction ou la rénovation des takienta. Douze coordinateurs culturels ont enseigné les chants, les danses, les contes et le tir à l’arc traditionnels à plus de 300 élèves d’écoles primaires des cantons de Nadoba, Koutougou et Warengo.
Un manuel en langue litammari dédié aux élèves du primaire et un manuel d’accompagnement destiné aux enseignants ont été rédigés et distribués aux douze écoles de la région. Des livres supplémentaires d’enseignement de la lecture, de l’écriture et des mathématiques en langue litammari ont été réalisés et douze enseignants ont été formés à leur utilisation. Enfin, le ministère de l’Éducation primaire et secondaire a officiellement introduit la culture des Batammariba et leur langue litammari dans les programmes nationaux de l’enseignement primaire et secondaire, ce qui a potentiellement élargi la transmission et la sensibilisation au PCI des Batammariba au-delà de la date du terme du projet et au-delà de sa portée géographique initiale.
Les traditions orales, la musique et les chants interprétés durant les cérémonies coutumières comme les funérailles et les rites d’initiation ont été enregistrés, transcrits et publiés en français. Un centre culturel a été édifié à Warengo et un service d’archives à Nadoba. Les deux bâtiments ont été construits dans le style architectural local des Batammariba et servent de base pour conduire des activités de sauvegarde.
Un inventaire a été élaboré. Il s’accompagne d’une carte qui recense les sites considérés comme sacrés par les membres de la communauté des Batammariba. Un code de bonne conduite a ensuite été rédigé en consultation avec la communauté résidente pour informer les touristes des comportements à adopter lorsqu’ils visitent ce site du patrimoine mondial afin de respecter la culture des Batammariba. Pour terminer, un atelier de formation a été proposé aux guides touristiques locaux pour réaffirmer ce code de bonne conduite et s’assurer qu’il soit appliqué.
Réalisations
- Un manuel d’école primaire et un manuel dédié aux enseignants pour leur permettre d’enseigner la langue litammari
- Des livres scolaires pour l’enseignement de la lecture, de l’écriture et des mathématiques en langue litammari
- Un inventaire et une carte des sites sacrés des Batammariba
- Un code de bonne conduite pour les visiteurs du site du patrimoine mondial
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