Décision du Comité intergouvernemental : 9.COM 9.b.1

Le Comité,

  1. Rappelant le chapitre I des Directives opérationnelles,
  2. Ayant examiné le document ITH/14/9.COM 9.b ainsi que la proposition n 01017 pour son éventuelle sélection au titre du Registre des meilleures pratiques de sauvegarde,
  3. Prend note que la Belgique a proposé «la sauvegarde de la culture du carillon : préservation, transmission, échange et sensibilisation » pour sélection et promotion par le Comité comme un programme, un projet ou une activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention :

L’art de faire de la musique avec des cloches (carillon) est pratiqué par des carillonneurs, traditionnellement les jours de marché et les jours de fêtes. Le programme de sauvegarde de la culture du carillon couvre soixante-seize villes et villages de Belgique et dans une trentaine de pays à travers le monde. Les principaux objectifs consistent à préserver les composants de la culture historique du carillon (pratiques, répertoire, instruments, musique, histoire orale et écrite) et à assurer la continuité et le développement durable de la musique du carillon comme patrimoine vivant renforçant l’identité culturelle et la cohésion sociale. Les efforts de sauvegarde ont également ciblé la préservation et la restauration des carillons historiques, ayant permis de faire de nouveau tinter de nombreux carillons devenus silencieux. La transmission est assurée par un certain nombre d’initiatives éducatives, parmi lesquelles l’école de Malines est la plus importante. Des efforts ont également été déployés pour revitaliser la pratique du carillon, en encourageant de nouveaux arrangements, compositions et styles musicaux. Le programme associe respect de la tradition et volonté d’innovation, en recherchant constamment de nouvelles manières de sauvegarder la culture du carillon dans la société contemporaine. Il favorise également les meilleures pratiques ainsi qu’un profond respect pour les carillonneurs locaux, en misant sur la coopération entre acteurs.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, le programme répond aux critères de sélection des meilleures pratiques de sauvegarde définis dans le paragraphe 7 des Directives opérationnelles comme suit :
    1. Le programme répond au critère P.1 dans la mesure où il vise à préserver la musique du carillon et à assurer sa continuité à travers différentes activités dont la formation de jeunes musiciens, l’élargissement du répertoire, la mise à niveau des instruments pour accroître leur potentiel musical, la création de nouveaux lieux de spectacle et la promotion de cette pratique. Les principes et objectifs de la Convention sont reflétés dans cette initiative (critère P.3) qui promeut la créativité humaine à travers la préservation et l’élargissement du répertoire, et encourage le dialogue interculturel et la cohésion sociale à travers la promotion de la musique du carillon et les échanges entre carillonneurs.
    2. Le programme est mis en œuvre avec la participation des interprètes et des organismes, notamment des deux associations clés, à savoir l’Association des carillonneurs flamands et l’Association campanaire wallonne. Le consentement libre, préalable et éclairé d’un large éventail de parties prenantes a été obtenu pour sa mise en œuvre (critère P.5), ainsi que pour la soumission de la présente proposition. Les organismes responsables de la mise en œuvre et les communautés, ainsi que l’État partie lui-même, ont démontré leur volonté de diffuser la culture du carillon dans le monde à travers des activités de sauvegarde diverses et une structure mise en place à cet effet. Néanmoins, leur engagement à participer au mécanisme des Meilleures pratiques de sauvegarde à travers la diffusion des idées, objectifs et méthodologies du programme, n’est pas aussi clairement démontré dans la proposition (critère P.7).
    3. Le succès du programme est démontré au moyen de données qualitatives et quantitatives sur le développement de la culture du carillon en Belgique et ailleurs, avec des performances variées, un grand nombre de parties intéressées et une multiplication d’activités et possibilités d’apprentissage (critère P.4). Les résultats du programme sont susceptibles d’être évalués à travers des mécanismes tels que la soumission de rapports d’activités par les associations locales et nationales à la Fédération mondiale du carillon (critère P.8).
    4. Dans le but de promouvoir la culture du carillon, le programme a coordonné des activités entre différents pays dans le cadre de la Fédération mondiale du carillon et en collaboration avec des institutions internationales (critère P.2). Ses activités de transmission, de documentation et de promotion qui concilient le respect des traditions et la volonté d’innovation, pourraient servir de modèle international de sauvegarde (critère P.6). Les moyens privilégiés par le programme, tels que le développement d’un espace public sonore et la sensibilisation à travers les médias sociaux, justifient son applicabilité aux besoins particuliers des pays en développement (critère P.9).
  2. Sélectionne « la sauvegarde de la culture du carillon : préservation, transmission, échange et sensibilisation» comme programme, projet ou activité reflétant le mieux les principes et objectifs de la Convention ;
  3. Salue les efforts de l’État partie pour sauvegarder la culture du carillon ;
  4. Invite l’État partie à partager des expériences et savoir-faire liés aux mesures et méthodologies de sauvegarde du programme, en tenant compte de la spécificité du Registre des meilleures pratiques de sauvegarde, plutôt qu’à trop mettre l’accent sur la diffusion de la culture du carillon en soi ;
  5. Encourage l’État partie à prêter une attention particulière à s’assurer que l’expérience acquise dans le programme puisse être adaptée à la sauvegarde d’autres éléments du patrimoine culturel immatériel dans d’autres contextes.

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