Décision du Comité intergouvernemental : 19.COM 7.c.3

Le Comité,

  1. Rappelant l’inscription initiale de « la conception et les pratiques traditionnelles de construction des ponts chinois de bois en arc » sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente par la quatrième session du Comité en 2009 (décision 4.COM 14.03),
  2. Rappelant en outre le dernier rapport périodique soumis par la Chine sur l’état de cet élément examiné par la dix-septième session du Comité en 2022 (décision 17.COM 6.a.11),
  3. Prend note de la demande présentée par la Chine de transférer la conception et les pratiques traditionnelles de construction des ponts chinois de bois en arc (n  02156) de la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Les ponts de bois en arc se trouvent dans les provinces du Fujian et du Zhejiang, le long de la côte sud-est de la Chine. La conception et les pratiques traditionnelles de construction de ces ponts combinent l’utilisation du bois, des outils architecturaux traditionnels, l’artisanat, les technologies du « tissage de poutres » et des assemblages à tenons et mortaises, ainsi que la maîtrise par un menuisier expérimenté des différents environnements et de la mécanique structurelle nécessaire. Les ponts de bois en arc répondent aux besoins des communautés locales tout en tenant compte de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles. Ils reflètent la valeur d’une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. L’élément a été inscrit initialement sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, car la tradition avait décliné au fil des ans en raison de l’urbanisation rapide, de la rareté du bois et du manque d’espace de construction disponible, autant de facteurs qui se conjuguent pour menacer sa transmission et sa survie. Aujourd’hui, l’élément reste une source de revenus pour les travailleurs du bois, les ponts – ainsi que les techniques et connaissances traditionnelles utilisées pour les construire – font également partie intégrante de l’écosystème culturel des villages locaux. Ils servent de canaux de communication et d’espaces culturels, renforçant ainsi l’harmonie communautaire et l’identité culturelle. Les communautés locales et les travailleurs du bois de tous les genres participent à la construction, à la maintenance et à l’utilisation des ponts, ainsi qu’aux pratiques folkloriques qui y sont liées. Les compétences, les connaissances, l’histoire et la culture qui y sont associées ont été intégrées dans l’éducation formelle en tant que ressources précieuses pour le développement culturel local. Cela a permis de sensibiliser les jeunes à cette pratique tout en promouvant les traditions locales et le patrimoine vivant en général.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans la demande et le rapport périodique sur l’état de l’élément sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, la demande satisfait aux critères suivants pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 :  La « conception et les pratiques traditionnelles de construction de ponts chinois de bois en arc » représentent un système complet de patrimoine culturel immatériel, englobant un éventail de compétences, de techniques et de connaissances développées en réponse aux conditions environnementales locales. Les détenteurs de l’élément construisent des ponts qui font partie intégrante des communautés locales depuis des siècles. Ces pratiques sont principalement transmises au sein des familles ou par le biais de systèmes d’apprentissage, ce qui garantit la continuité des connaissances d’une génération à l’autre. Les ponts jouent également un rôle culturel important, avec des cérémonies rituelles organisées lors de festivals tels que le festival des Bateaux-dragons et le festival Qixi, où la participation de la communauté, en particulier des femmes, est au cœur des événements. Ces cérémonies ne sont pas seulement des expressions culturelles, elles renforcent également le tissu social des communautés. Le rapport périodique explique également que la viabilité de l’élément s’est améliorée depuis l’inscription en 2009, que le nombre de détenteurs et la fréquence de la pratique de l’élément ont augmenté et que la transmission de l’élément a été renforcée. Cela a été accompli grâce aux efforts conjoints de multiples acteurs, et en particulier grâce aux contributions des communautés.

R.2 :  Cet élément englobe des techniques, des pratiques et des systèmes de connaissances traditionnels créés par les communautés locales en réponse à l’environnement naturel, aux besoins de production et à la gestion des ressources. Cela reflète une profonde compréhension du principe de coexistence harmonieuse entre les humains et la nature, procurant aux artisans des moyens de subsistance durables. Les compétences, les connaissances et l’histoire liées à l’élément ont été intégrées dans l’éducation formelle en tant que ressources précieuses pour l’éducation culturelle locale, visant à sensibiliser les jeunes à l’élément et au patrimoine culturel immatériel en général. L’État soumissionnaire affirme que les communautés concernées reconnaissent les contributions de l’élément à une éducation de qualité, à l’égalité des genres, au développement économique inclusif et à la durabilité environnementale. Les informations fournies sont suffisantes et convaincantes, démontrant que l’inscription de l’élément améliorera la visibilité et la prise de conscience de l’importance du patrimoine culturel immatériel.

R.4 :  Diverses lettres de consentement des communautés ont été soumises, confirmant leur accord pour le transfert de « la conception et pratiques traditionnelles pour la construction de ponts chinois de bois en arc » de la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La candidature pour le transfert a été portée avec le consentement libre, préalable et éclairé des communautés concernées, comme l’atteste la documentation supplémentaire fournie par les représentants des communautés et les organisations.

R.5 :  L’État soumissionnaire confirme que l’élément reste inclus dans l’inventaire national tel que décrit dans le critère original U.5, sans modification de son statut. Le nom de l’inventaire, l’entité responsable de sa mise à jour, le numéro de référence de l’élément et la date de son inclusion dans l’inventaire restent cohérents avec l’original.

  1. Considère en outre que, d’après les informations contenues dans la demande et le rapport périodique sur l’état de l’élément sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, ainsi que les informations fournies par l’État soumissionnaire dans le cadre du processus de dialogue, la demande satisfait au critère suivant pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.3 : Au cours de la période couverte par le rapport, les communautés, groupes et individus impliqués se sont activement engagés dans diverses activités de sauvegarde en collaboration avec les gouvernements à tous les niveaux et d’autres parties prenantes. Le rapport périodique souligne l’implication proactive des communautés dans la planification et la mise en œuvre de ces mesures de sauvegarde, avec des calendriers et des budgets clairs. Le plan de sauvegarde actualisé figurant à la section C du rapport met en évidence diverses initiatives, telles que la promotion de la transmission de compétences et de connaissances essentielles par des maîtres artisans, la découverte de méthodes créatives pour impliquer les jeunes générations et la sensibilisation par le biais de médias. Ces initiatives témoignent d’un engagement fort en faveur de la sauvegarde de l’élément et de l’amélioration de sa viabilité. Le processus de dialogue a permis à l’État soumissionnaire de clarifier et expliquer l’efficacité des mesures de sauvegarde. Ces informations supplémentaires ont démontré que la viabilité de l’élément a été suffisamment renforcée.

  1. Décide de transférer la conception et les pratiques traditionnelles de construction des ponts chinois de bois en arc de la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente à la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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