Décision du Comité intergouvernemental : 18.COM 8.b.43

Le Comité

  1. Prend note que Malte a proposé la candidature de la festa villageoise maltaise, une célébration communautaire annuelle (n  01871) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

La festa est un événement communautaire à caractère religieux qui se tient chaque année dans les paroisses de Malte et de Gozo. La principale saison de la festa à Malte commence vers la fin du mois d’avril et se poursuit jusqu’au début du mois d’octobre, avec de nombreux événements organisés dans différents villages. Des bénévoles de la communauté préparent la festa tout au long de l’année et l’événement lui-même dure généralement une semaine. Le dernier jour, une statue est portée lors d’une procession menée par les ecclésiastiques et accompagnée par des membres de la paroisse et des fanfares. Les semaines de festa sont marquées par des concerts, des défilés de fanfares, des feux d’artifice et des carillonnements de cloches. Des aliments typiques de la festa, comme le nougat, sont vendus dans des stands de rue. Cette pratique est transmise de manière informelle par la participation à la préparation et aux événements. Par exemple, les jeunes apprennent les histoires et les chants liés à leur village et à ses figures sacrées, ainsi que la manière de participer à la festa en assistant aux événements communautaires. Certaines paroisses organisent une festa pour les enfants en collaboration avec l’église, et les enfants portent une statue plus petite à travers la ville. Malgré sa sécularisation croissante, la festa reste un élément important du patrimoine culturel des villages maltais, réunissant les familles, les étrangers et les communautés locales dans une célébration de la religiosité populaire et des identités locales.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 :  Les détenteurs et les praticiens comprennent les membres des confréries religieuses, les chorales, les musiciens et les porteurs de statues pour les cérémonies liturgiques. Pour les festivités qui se déroulent dans les rues, de nombreux bénévoles participent aux décorations et aux feux d’artifice. Les participants comprennent également des membres de groupes, des organisateurs de la festa et des résidents. La transmission se fait dans la sphère familiale et au sein des communautés : les jeunes assistent à la fête et la vivent avec leur famille, et des « festas des enfants » sont organisées. Le clergé est impliqué dans la composante liturgique, et les résidents apprennent à connaître la festa en participant bénévolement à l’organisation de l’événement, en rejoignant des clubs de fanfare et en se formant auprès de pyrotechniciens. La festa favorise la cohésion sociale en réunissant les familles, les communautés locales et les visiteurs pour célébrer la religiosité populaire et les identités locales. Le sentiment d’identité est renforcé par les rivalités amicales entre les habitants des différentes paroisses autour de la festa.

R.2 :  L’inscription de l’élément permettrait de mieux faire connaître la Convention de 2003, la valeur du patrimoine vivant et l’importance des efforts collaboratifs de sauvegarde menés au niveau local. Au niveau national, l’inscription soulignerait l’importance du patrimoine culturel immatériel en général et encouragerait le bénévolat lié au patrimoine vivant dans le pays. Elle favoriserait l’engagement de la communauté, en encourageant une approche plus globale du patrimoine vivant et de sa sauvegarde. Au niveau international, l’inscription ferait mieux prendre conscience de l’importance de la religiosité populaire, issue de différents contextes culturels, dans la transmission de l’identité et des savoir-faire culturels. L’inscription de l’élément permettrait d’instaurer un dialogue permanent entre les communautés de la festa, tout en encourageant la créativité musicale, artistique et linguistique. L’élément contribue aux moyens de subsistance durables.

R.3 :  Les mesures de sauvegarde passées et actuelles comprennent l’accréditation formelle par l’Université de Malte en collaboration avec les fanfares, des collectes de fonds, la restauration d’artefacts et l’élaboration de réglementations nationales sur la pyrotechnie. L’État partie a alloué des fonds pour la restauration, accordé des réductions d’impôts et des subventions et appliqué des mesures de santé et de sécurité. Le dossier met en évidence les menaces potentielles, telles que la commercialisation excessive et la sur-fréquentation, ainsi que la manière dont les mesures de sauvegarde proposées permettraient d’y faire face. Les organisations de la festa et les conseils locaux coordonneront les travaux de planification relatifs au maintien de l’ordre, aux règlements et aux travaux publics concernant les décorations et les itinéraires dans les rues de la festa. Une unité de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sera mise en place pour suivre et évaluer l’impact de l’inscription de la festa et fournir une plate-forme pour les consultations des parties prenantes. La participation de la communauté à la candidature a été rendue possible par un comité de travail composé de huit membres, tandis qu’une campagne sur les réseaux sociaux a été lancée pour recueillir des contributions.

R.4 :  La participation de la communauté au processus de candidature est bien établie. La communauté maltaise de la festa a lancé la candidature en 2014. Par la suite, une conférence nationale, une campagne de sensibilisation du public à la Convention de 2003, l’inscription de la tradition à l’inventaire national et plusieurs réunions avec les communautés ont été organisées en vue d’une candidature. Sur la base de ce travail préliminaire, un comité de travail a été mis en place pour compléter le dossier de candidature et une campagne nationale a été lancée sur les réseaux sociaux. La communauté a approuvé le dossier de candidature lors d’une réunion virtuelle. Diverses parties prenantes ont donné leur accord sous forme de lettres, de pétitions et d’une vidéo. Les communautés gardent certains « secrets de fabrication » relatifs à la préparation des festas afin de conserver un élément de surprise, qui est respecté par les organisations et les bénévoles.

R.5 :  L’élément est inclus dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel, administré par la Direction de la culture du Ministère du patrimoine, des arts et des collectivités locales. L’Association nationale des clubs de fanfare a préparé un dossier pour l’inventaire national, avec les commentaires des membres des clubs de fanfare, des artisans réalisation la décoration de la festa, des membres des confréries, des pyrotechniciens et du grand public. L’inventaire a été mis à jour en tenant compte des contributions reçues, avec l’aide du département d’anthropologie de l’Université de Malte, puis approuvé. L’inventaire a été mis à jour en 2020 et en 2021. Les éléments font l’objet d’une révision tous les quatre ans sous la supervision de la Direction de la culture et avec la participation des communautés concernées. L’inventaire est ouvert aux nouvelles soumissions, qui sont évaluées par le Comité national du PCI sur une base trimestrielle.

  1. Décide d’inscrire la festa villageoise maltaise, une célébration communautaire annuelle sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Félicite l’État partie pour son excellente vidéo qui montre un large consentement de la part des communautés concernées ;
  3. Félicite en outre l’État partie pour les mesures de sauvegarde qui démontrent l’inclusion des personnes en situation de handicap.

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