Décision du Comité intergouvernemental : 18.COM 8.b.12

Le Comité

  1. Prend note que les Émirats arabes unis, Oman et l’Arabie saoudite ont proposé la candidature du plat harees : savoir, savoir-faire et pratiques (n  01744) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le harees est un plat traditionnel populaire à base de grains de blé, de viande et de ghee. Habituellement consommé au petit-déjeuner et au dîner, ce plat est généralement préparé en grandes quantités du fait des efforts requis pour le nettoyage et le concassage des grains. Le harees est servi dans de grands plats pour être mangé avec plusieurs convives en s’asseyant sur un genou et en utilisant uniquement le pouce et l’index. Si les occasions de préparer le harees ne manquent pas, il est particulièrement prisé pendant le ramadan, pour honorer ses invités et à l’occasion d’événements sociaux comme les mariages. Il est également très populaire pendant la période du pèlerinage en raison de la simplicité de ses ingrédients et de la possibilité de le préparer et de le servir en grandes quantités. Aux Émirats arabes unis, à Oman et en Arabie saoudite, le harees est présent dans de nombreux éléments sociaux et culturels tels que les contes, les proverbes et la poésie. Les connaissances et les savoir-faire sont transmis de mère en fille, dans des établissements d’enseignement, des restaurants et des hôtels, ainsi que par les médias et des institutions officielles. Préparer et servir le harees est considéré comme une marque d’hospitalité et de générosité. Cette pratique favorise les relations sociales, renforce les liens entre les individus et les communautés ainsi que les affinités culturelles dans les sociétés concernées.

  1. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 :  L’élément correspond aux savoir-faire et aux connaissances associés à la préparation du plat traditionnel harees à base de blé, de viande et de ghee dans les trois États soumissionnaires. Des personnes de tous les genres participent à sa préparation, avec une certaine répartition des tâches en fonction du genre. Les cultivateurs de blé, les commerçants et les restaurateurs figurent également parmi les détenteurs et les praticiens. Sa consommation est très répandue. Les connaissances et les savoir-faire sont transmis par les mères à leurs filles lors de la préparation, ainsi que dans les restaurants traditionnels et les hôtels. Cet élément figure également dans les programmes scolaires des États soumissionnaires. Les communautés ont conservé le savoir-faire et les méthodes de fabrication du harees et considèrent qu’il est important de consommer ce plat lors de certaines occasions sociales et nationales et pendant le Ramadan. Le harees est présent dans de nombreux éléments sociaux et culturels tels que les contes, les proverbes et la poésie. Il est devenu un symbole du patrimoine, que l’on met en valeur lors de festivals et d’événements officiels et civiques. Les travaux collectifs de labourage, de semis et de récolte sont considérés comme une forme de lien social. C’est un plat qui renforce les liens entre les personnes et les communautés.

R.2 :  L’inscription aiderait les communautés locales à mieux comprendre leur patrimoine, à comprendre tout son potentiel en matière de développement durable et à prendre conscience des devoirs et des responsabilités des individus et des groupes dans la transmission de leur patrimoine. Elle inciterait les communautés locales à redécouvrir et à mettre en valeur des éléments généraux de leur patrimoine. Au niveau national, l’inscription agirait comme un catalyseur pour mieux faire connaître le patrimoine commun lié à l’alimentation et à la production alimentaire. Elle permettrait de renforcer le respect de la diversité culturelle au sein des sociétés des États soumissionnaires et de resserrer les liens qui les unissent, ainsi que d’intensifier le soutien aux programmes nationaux liés à cet élément et au patrimoine culturel immatériel en général. Au niveau international, elle pourrait promouvoir la culture alimentaire traditionnelle et encourager d’autres pays où l’on prépare le harees à se joindre à la candidature, renforçant ainsi les expériences humaines et culturelles partagées. L’inscription faciliterait le dialogue avec d’autres pays à propos de la cuisine traditionnelle et de la possibilité de coopérer et de mener des actions en commun.

R.4 :  Chacun des États soumissionnaires a constitué une équipe d’experts, de spécialistes, de chercheurs et de représentants d’ONG en rapport avec l’élément. Les entretiens avec les membres de la communauté, notamment les agriculteurs, les femmes, les propriétaires de restaurants traditionnels et d’autres praticiens, ont servi de base à la préparation du dossier de candidature. Les États soumissionnaires ont également organisé des ateliers et des réunions avec les détenteurs et les praticiens dans le but de collecter les informations et d’impliquer ces personnes dans la préparation du dossier. Les activités comprenaient des démonstrations de préparation de l’élément. Une série de lettres de consentement est jointe à la candidature, ainsi que des consentements sous forme d’enregistrements vidéo. Cependant, certaines lettres de consentement ne mentionnent que l’effort de candidature de leur propre pays et ne reconnaissent pas la nature multinationale de cette démarche.

R.5 :  L’élément est répertorié dans les inventaires des États soumissionnaires respectifs. Les détails des inventaires, tels que l’organisation responsable et la date d’inclusion, ont été fournis dans le dossier de candidature. On y retrouve également des informations sur la manière dont les inventaires sont mis à jour avec la participation des communautés. L’Arabie saoudite met à jour ses inventaires nationaux tous les quatre ans. Les Émirats arabes unis mettent à jour leur inventaire tous les cinq ans. Quant à Oman, aucune fréquence spécifique n’a été indiquée. L’inventaire a été créé en 2010 et mis à jour en 2013. Oman se prépare actuellement à lancer un projet de mise à jour des listes d’inventaire sous la supervision d’un comité spécialisé.

  1. Considère en outre que, d’après les informations contenues dans le dossier et fournies par les États soumissionnaires dans le cadre du processus de dialogue, la candidature satisfait au critère suivant d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.3 :  L’élément est sauvegardé par les communautés concernées, qui préparent et consomment le plat depuis des générations. Les mesures de sauvegarde consistent à améliorer et développer la culture du blé, encourager l’ouverture de restaurants servant du harees, promouvoir l’élément dans les médias, organiser des festivals, des événements et des concours, dispenser des cours et adopter des innovations. Les efforts de l’État se concentrent sur la lutte contre les menaces que représentent les aliments modernes concurrents. À cette fin, les États ont pris des mesures législatives, organisé des cours et des ateliers, soutenu la culture du blé et créé des bases de données, entre autres. Les mesures de sauvegarde proposées sont présentées séparément pour chaque État soumissionnaire, les mesures communes allant de mesures législatives à l’encouragement et au soutien de la production de blé, en passant par le développement d’activités éducatives, de promotion et de sensibilisation, ainsi que d’activités de recherche et de documentation. Les communautés, groupes et individus concernés dans les trois États parties ont participé à la planification des mesures de sauvegarde et seront impliqués dans leur mise en œuvre.

  1. Décide d’inscrire le plat harees : savoir, savoir-faire et pratiques sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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