Décision du Comité intergouvernemental : 9.COM 9.a.5

Le Comité,

  1. Prend note que le Kenya a proposé la candidature de la danse Isukuti des communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya (n 00981) pour inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente :

La danse Isukuti est une danse de célébration traditionnelle pratiquée par les communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya. C’est une danse au rythme rapide, énergique et passionnée accompagnée par des tambours et des chants. Vecteur essentiel de transmission culturelle et de coexistence harmonieuse entre familles et communautés, elle accompagne la plupart des occasions et des étapes de la vie comme les naissances, les initiations, les mariages, les funérailles, les commémorations, les inaugurations, les festivités religieuses, les événements sportifs et autres rassemblements publics. La danse tire son nom des tambours utilisés pour son exécution, au nombre de trois (grand, moyen et petit), normalement accompagnés d’une corne d’antilope et de hochets en métal. Les danseurs sont menés par un soliste qui chante des couplets thématiques en suivant le rythme des tambours et les pas des danseurs disposés en deux rangs séparés pour les hommes et pour les femmes. La transmission de la danse Isukuti et la fréquence des pratiques sont en recul. De nombreux détenteurs, âgés, ne trouvent pas de successeurs à qui ils pourraient transmettre leurs connaissances. Le manque d’argent et de matériaux pour fabriquer les instruments et les costumes constitue également un obstacle à la transmission. Finalement, de nombreux compositeurs préfèrent travailler dans des genres plus commerciaux. Les membres du public se tournent de plus en plus vers des spectacles contemporains.

  1. Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste de sauvegarde urgente suivants comme suit :

U.1 :  Partie intégrante du tissu social des communautés Isukha et Idahko de l’ouest du Kenya, la danse Isukuti se transmet de génération en génération au sein des familles et ne fonctionne pas seulement en tant que loisirs mais aussi en tant que vecteur de respect mutuel et de coexistence harmonieuse entre communautés ;

U.2 :  La viabilité des valeurs fondamentales de la danse Isukuti est menacée par la diminution du nombre de détenteurs de la tradition, en particulier chez les jeunes qui s’identifient de moins en moins à l’Isukuti, le manque de matières premières nécessaires pour la fabrication des costumes et des instruments de musique, les calendriers scolaires et professionnels qui rentrent en conflit avec l’apprentissage de la danse ainsi que par l’urbanisation et la croissance démographique qui empiètent sur les espaces de danse traditionnels;

U.3 :  Ces mesures de sauvegarde passées et présentes répondent aux menaces identifiées ; les mesures de sauvegarde proposées comprennent la documentation et la diffusion de supports sur l’Isukuti, l’organisation de séminaires et de sessions de formation pour des formateurs, l’intégration de la danse au programme éducatif, la revitalisation de la fabrication de tambours, y compris la création de pépinières d’espèces d’arbres autochtones, et la construction d’un centre culturel ;

U.4 :  La candidature a bénéficié de la participation active des communautés et de leur coopération avec l’État ; le consentement libre, préalable et éclairé a été fourni par les communautés, les groupes et les individus concernés ;

U.5 :  La danse Isukuti a été incluse, en 2008, avec la participation des communautés concernées, dans l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel du Kenya, géré par le Département de la culture au sein du Ministère des sports, de la culture et des arts.

  1. Inscrit la danse Isukuti des communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente ;
  2. Félicite l’État partie pour l’attention portée sur un élément qui promeut le respect mutuel et la diversité culturelle ;
  3. Félicite également l’État partie d’avoir resoumis sa candidature à la Liste de sauvegarde urgente, démontrant la participation large et active des communautés, groupes et individus concernés dans l’ensemble du processus ;
  4. Encourage l’État partie à garder un équilibre approprié entre les mesures de sauvegarde et à veiller à la participation la plus large possible des communautés concernées dans leur mise en œuvre.

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