Le Comité,

1. Prend note que la France a proposé la candidature de la tradition du tracé dans la charpente française en vue de son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, décrite comme suit :

L’art du tracé de charpente vise à maîtriser en trois dimensions la conception d’un édifice complexe en bois. Ce savoir-faire traditionnel va à contre-courant de la standardisation contemporaine, en valorisant la place de la personne du bâtisseur dans la construction et en insufflant une pensée créatrice aux bâtiments. Le tracé de charpente regroupe les moyens graphiques en usage depuis le XIII^e siècle en France permettant d’exprimer par le dessin et avec la plus grande précision la réalité des volumes d’un édifice, de leurs imbrications ainsi que les caractéristiques des pièces de bois qui permettent de les composer. Il fait l’objet d’un enseignement particulier, tout à fait distinct de la théorie et de la pratique de l’architecture. Par ce procédé le charpentier peut déterminer au sol et en préfabrication toutes les pièces, aussi complexes soient-elles, et être ainsi certain qu’au moment de la mise en place de la charpente tous les assemblages s’emboiteront parfaitement. Les charpentiers appartenant aux sociétés de compagnonnage reconnaissent en outre à l’art du tracé une portée symbolique et initiatique, qui demeure confidentielle. Cet art occupe un rôle central dans le système de valeurs des Compagnons du Tour de France, par exemple. L’enseignement particulier du tracé est actuellement assuré dans plusieurs dizaines de centres de formation, maisons de compagnons et entreprises.

2. Décide que, d’après l’information fournie dans le dossier de candidature numéro 00251, la tradition du tracé dans la charpente française satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative comme suit :

R.1 : L’élément est transmis entre les praticiens, leur procurant un sentiment d’identité et de continuité ;

R.2 : L’inscription de l’élément sur la Liste représentative contribuerait à la visibilité du patrimoine culturel immatériel aux niveaux local, national et international et encouragerait le respect de la diversité culturelle et de la créativité ;

R.3 : Les mesures proposées mettent l’accent sur la formation professionnelle des jeunes, laquelle est essentielle pour sauvegarder l’élément ;

R.4 : Les communautés et les praticiens ont été associés à la préparation de la candidature et à l’identification des mesures de sauvegarde et leur consentement libre, préalable et éclairé est fourni ;

R.5 : L’élément figure à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en cours de préparation.

3. Inscrit la tradition du tracé dans la charpente française sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.