Le Comité

1. Prend note que la Géorgie a proposé la candidature des jeux équestres traditionnels en Géorgie (tskhenburti, isindi, kabakhi, marula) (n 01862) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Les jeux équestres traditionnels de Géorgie prennent place en extérieur, sur gazon. Deux équipes de six joueurs portant la tenue traditionnelle, akhalukhi, s’affrontent dans une série d’épreuves. On distingue quatre variantes : au tskhenburti, chaque cavalier équipé d’une raquette en bois essaie d’envoyer une balle en caoutchouc ou en feutre dans le but adverse. Dans le cadre de l’isindi, le premier cavalier (l’attaquant) doit percer la ligne de défense de l’équipe adverse et combattre l’adversaire ou son cheval avec une lance en bois dont l’extrémité est recouverte d’un molleton. Les joueurs de kabakhi se relaient pour essayer de toucher une coupe placée sur une colonne de 6 mètres de haut érigée sur la place. Le marula est une course au cours de laquelle les cavaliers parcourent entre 25 et 30 kilomètres. Une équipe d’arbitres et de secouristes assiste chaque compétition. Très répandus en Géorgie, les jeux équestres traditionnels sont généralement organisés pendant les fêtes laïques et religieuses. Les connaissances et les savoir-faire sont transmis dans un cadre formel, dans les centres équestres et les écoles vétérinaires, mais aussi de manière informelle, par l’observation et la participation aux entraînements et aux compétitions. Les jeux renforcent les liens entre les générations, favorisent un mode de vie sain et facilitent l’intégration et la socialisation des jeunes. Ils consolident également les relations entre les villages et les différentes communautés ethniques et religieuses.

2. Considère que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

R.1 : L’élément comprend quatre variantes des jeux équestres : Tskhenburti, Isindi, Kabakhi et Marula. Les détenteurs et praticiens sont, entre autres, le cavalier, le chef d’équipe, l’arbitre, les infirmiers et les vétérinaires, les amateurs et les maîtres. Les connaissances et savoir-faire associés à l’élément se transmettent de manière formelle et informelle aux jeunes générations. La transmission informelle se fait notamment par l’observation et la participation aux jeux et aux entraînements, en apprenant auprès de cavaliers expérimentés et en aidant les maîtres. La transmission formelle a lieu dans les clubs d’équitation et les écoles. Les fonctions sociales et culturelles de l’élément comprennent le renforcement des liens entre les générations et les communautés, la promotion de modes de vie sains et l’union des expressions culturelles des communautés.

R.4 : Le dossier de candidature a été préparé par les détenteurs et la Fédération nationale pour le développement des jeux équestres traditionnels géorgiens, en collaboration avec l’Agence nationale pour la préservation du patrimoine culturel de Géorgie (NACHPG). La NACHPG a créé et coordonné un groupe constitué de détenteurs, de représentants de la communauté, d’experts et de fédérations afin de travailler sur le dossier de candidature. Le processus de candidature s’est déroulé dans le contexte des restrictions imposées en raison de la pandémie mondiale, ce qui s’est traduit par des difficultés de communication. Ainsi, Internet, les médias de masse et le téléphone ont été les principaux modes de communication. Le dossier contient les formulaires de consentement venant d’associations, d’universités, de municipalités et de familles. L’accès aux connaissances et aux compétences associées à l’élément n’est restreint par aucune pratique coutumière. L’élément est ouvert à tous, indépendamment de l’âge, du genre ou du milieu social.

R.5 : L’élément est inscrit au Registre national du patrimoine culturel immatériel de Géorgie depuis 2018 et a été proclamé comme étant d’importance nationale en 2019. L’Inventaire est mis à jour une fois par mois, selon les besoins. L’élément a été identifié par des détenteurs, des ONG et des experts. Il a été soumis à l’examen du Conseil du patrimoine culturel immatériel de l’ANPPCG pour l’octroi du statut et l’inscription à l’Inventaire.

3. Considère en outre que les informations contenues dans le dossier ne sont pas suffisantes pour permettre au Comité de déterminer si les critères suivants pour une inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité sont satisfaits :

R.2 : Le dossier de candidature explique que l’inscription renforcera la visibilité de l’élément aux niveaux local et national. Au niveau international, l’inscription contribuera à populariser davantage les jeux traditionnels géorgiens à l’échelle nationale, ainsi qu’à l’étranger. Cependant, les informations se concentrent sur l’augmentation de la visibilité et de la sensibilisation autour de l’élément plutôt que du patrimoine culturel immatériel en général.

R.3 : Le dossier donne des informations sur l’histoire de l’élément au fil des siècles mais n’aborde pas en détail les efforts passés et en cours de sauvegarde de l’élément. De plus, même si le dossier mentionne brièvement que des détenteurs, des membres d’organisations culturelles, scientifiques et éducatives, des groupes au sein des communautés, ainsi que des organisations non gouvernementales et des militants ont commencé à mettre au point des mesures de sauvegarde, il ne donne pas assez de détails sur la manière dont les communautés ont été impliquées dans la planification des mesures proposées et sur le rôle qu’elles joueront dans leur mise en œuvre. Enfin, le dossier inclut des mesures de sauvegarde relatives au tourisme. Le dossier reconnait que le tourisme peut permettre de sauvegarder ce patrimoine culturel immatériel. Cependant, il ne donne pas assez d’informations sur la manière dont l’État partie et les communautés concernées vont suivre toutes les possibles répercussions involontaires de l’inscription et vont limiter l’impact d’une commercialisation excessive.

4. Décide de renvoyer la candidature des jeux équestres traditionnels en Géorgie (tskhenburti, isindi, kabakhi, marula) à l’État partie soumissionnaire et l’invite à resoumettre la candidature au Comité pour examen au cours d’un cycle ultérieur.