Le Comité
- Prend note que le Japon a proposé la candidature des Raiho-shin, visites rituelles de divinités masquées et costumées (n 01271) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
Les rituels Raiho-shin sont pratiqués tous les ans dans différentes régions du Japon – en particulier celles de Tohoku, Hokuriku, Kyushu et Okinawa – les jours qui marquent le début de l’année ou lors des changements de saison. Ces rituels ont pour origine la croyance populaire selon laquelle des divinités du monde extérieur, les Raiho-shin, rendent visite aux communautés et inaugurent la nouvelle année ou la nouvelle saison pour garantir bonheur et bonne fortune. Au cours des rituels, les populations locales, qui portent les étranges costumes et les masques effrayants des divinités, se rendent dans les maisons pour réprimander les paresseux et apprendre aux enfants à bien se comporter. Le chef du foyer offre un repas spécial aux divinités pour conclure la visite. Dans certaines communautés, les rituels se déroulent dans la rue. Dans quelques régions, les hommes d’un certain âge deviennent les Raiho-shin, tandis que dans d’autres, les femmes jouent ces rôles. Les rituels s’étant développés dans des régions ayant des contextes sociaux et historiques différents, ils prennent des formes diverses qui reflètent les différentes caractéristiques régionales. En exécutant ces rituels, les populations locales, notamment les enfants, façonnent leur identité, développent un sentiment d’appartenance à la communauté et renforcent les liens qui unissent les membres entre eux. Conformément aux enseignements de leurs ancêtres, les membres de la communauté partagent les responsabilités et collaborent à la préparation et l’exécution des rituels, agissant ainsi en tant que praticiens en charge de la transmission des connaissances associées aux rituels.
- Décide que, d’après l’information contenue dans le dossier, la candidature satisfait aux critères d’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité comme suit :
R.1 : Le dossier décrit très clairement l’élément et souligne son important caractère familial et pour les communautés, ainsi que la diversité de ses formes. L’élément joue un rôle important dans l’éducation des enfants en leur enseignant des valeurs morales, en renforçant les liens avec les autres membres de la famille et en prônant le respect des traditions locales. La collaboration et le partage permettent d’encourager et de transmettre l’identité de la communauté.
R.2 : L’inscription de l’élément permettrait de sensibiliser au caractère inclusif du patrimoine culturel immatériel et à sa capacité à transcender les genres et rapprocher les générations. La diversité culturelle est inhérente aux visites rituelles Raiho-shin, puisqu’elles existent dans différentes régions du Japon et reflètent des contextes historiques, naturels et sociaux variés. Elles sont donc également un témoignage de la créativité humaine, comme l’illustre la diversité des masques et des rituels locaux.
R.3 : Les efforts présents et passés déployés pour la sauvegarde des visites rituelles Raiho-shin attestent de l’engagement durable des communautés locales en faveur de la protection et de la transmission de l’élément et du rôle moteur des associations de sauvegarde locales et du Conseil national pour la sauvegarde et la promotion des rituels Raiho-shin. Les mesures de sauvegarde proposées, qui sont bien définies, s’appuient sur des initiatives passées et couvrent la transmission, l’identification et la promotion de l’élément. Le dossier démontre très clairement l’implication des communautés dans la planification des mesures de sauvegarde proposées et leur rôle central dans leur mise en œuvre.
R.4 : Le dossier décrit avec précision la participation des membres de la communauté à toutes les étapes de la candidature et met en lumière les débats et réunions qui ont eu lieu. Les communautés locales sont représentées par leurs associations, les gouvernements locaux et le Conseil national pour la sauvegarde et la promotion des rituels Raiho-shin, et ont toutes accordé leur consentement libre, préalable et éclairé.
R.5 : Les visites rituelles Raiho-shin étant pratiquées dans dix localités différentes sous des noms différents, les dix visites rituelles de divinités masquées et costumées ont été incluses séparément dans l’inventaire du patrimoine culturel immatériel du Japon entre 1977 et 2017. La description de l’élément est suffisante et la preuve documentaire issue de l’inventaire national jointe au dossier fournit toutes les informations requises. Les membres de la communauté ont été activement impliqués dans la création et la mise à jour de l’inventaire.
- Inscrit les Raiho-shin, visites rituelles de divinités masquées et costumées sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
- Félicite l’État partie pour ce dossier de candidature bien préparé et clairement structuré et salue sa vidéo qui met en lumière tous les aspects clés de l’élément et permet aux spectateurs de le comprendre dans les détails ;
- Prend note que la présente inscription remplace l’inscription en 2009 du Koshikijima no Toshidon, conformément au chapitre I.6 des Directives opérationnelles.