Rapport périodique sur la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

La Convention précise dans son Article 29 que les États parties présentent au Comité des rapports sur les dispositions législatives, réglementaires ou autres prises pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel sur leurs territoires. Cette page présente les rapports périodiques et les échéances pour un pays : Roumanie (voir la situation de tous les États parties).

Les rapports périodiques permettent aux États parties d’évaluer leur mise en œuvre de la Convention et leurs capacités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, de faire rapport sur leurs inventaires du patrimoine culturel immatériel, et de mettre à jour le statut des éléments inscrits sur la Liste représentative.


Sur la mise en œuvre de la Convention

Chaque État partie soumet son rapport périodique au Comité avant le 15 décembre de la sixième année suivant la date à laquelle il a déposé son instrument de ratification, d’acceptation ou d’approbation, et tous les six ans par la suite.

Rapport soumis le 15/12/2021 et examiné par le Comité en 2022

Résumé

bientôt disponible

Rapport soumis le 15/12/2013 et examiné par le Comité en 2014 (dû originellement au 15/12/2012)

Résumé

La Loi 26/2008 relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est la principale législation dans ce domaine. En vertu de cette loi, une Commission nationale de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été établie afin de coordonner la sauvegarde et la promotion du patrimoine culturel immatériel dans le cadre des politiques culturelles du Ministère. La Commission est tout particulièrement responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un Programme national de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (dit Programme national) et de la réalisation de l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel. Le principal organe responsable de la gestion de l’Inventaire et de la mise en œuvre des programmes relatifs à la sauvegarde patrimoine culturel immatériel est le Centre national pour la conservation et la promotion de la culture traditionnelle (Centrul Naţional pentru Conservarea și Promovarea Culturii Tradiționale – CNCPC) qui dépend du Ministère de la Culture. Le Centre est une institution culturelle qui développe des approches scientifiques et méthodologiques dans le domaine du patrimoine culturel immatériel et administre le Registre national du patrimoine culturel immatériel. La mission du CNCPC est de synthétiser, sauvegarder, diffuser auprès du plus grand nombre, promouvoir et mettre en valeur la culture contemporaine et le patrimoine culturel immatériel par une recherche rigoureuse, la sauvegarde, la transmission, et des activités d’évaluation. Aux cotés d’autres institutions spécialisées, chaque comté du pays dispose d’un centre qui coordonne la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au niveau régional.
La formation aux différents aspects de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est proposée par le Centre de formation professionnelle de la culture (Centrul de Pregătire Profesională în Cultură). Celui-ci fait désormais partie de l’Institut national de recherche et de formation culturelle (Institutul Naţional pentru Cercetare şi Formare Culturală – INCFC) qui dépend du Ministère de la Culture. C’est le seul institut national dont l’objectif est d’étudier et de mener des travaux de recherche sur la culture mais également de fournir des données statistiques et former les professionnels qui choisissent de poursuivre une carrière dans ce domaine. Une formation pertinente est également dispensée à l’Université de Bucarest et par le Département d’ethnographie et d’anthropologie hongroise de l’Université Babeş-Bolyai.
La documentation du patrimoine culturel immatériel est conservée au CNCPC qui administre une base de données du patrimoine culturel immatériel accessible sur son site web. Cette documentation est constituée d’enregistrements audiovisuels et de photographies ainsi que de tous les articles recueillis lors des recherches de terrain et des activités de suivi. En outre, l’Institut d’études ethnologiques folkloriques Constantin Brăiloiu (Institutul de Etnografie și Folclor “Constantin Brăiloiu”) de l’Académie roumaine, les Archives folkloriques de Cluj-Napoca, le Musée national des paysans roumains, l’Institut pour la mémoire culturelle, le Département d’ethnologie de l’Université Babeş-Bolyai et le Département d’études philologiques et culturelles de l’Université du Nord à Baia Mare détiennent des collections sur le patrimoine culturel immatériel.
Aux termes de la Loi 26/2008, la réalisation de l’inventaire s’inscrit dans le cadre d’un Registre national du patrimoine culturel immatériel qui est administré par le CNCPC et disponible en version imprimée et sur le site web du CNCPC. Le premier volume a été publié entre 2007 et 2009 et le deuxième volume est en cours de publication (à l’heure de la rédaction du présent rapport), les informations complémentaires nécessaires à la préparation de l’inventaire sont également disponibles sur le site web de la CNCPC. Conformément à la loi, le Registre du patrimoine culturel immatériel comprend : (a) la liste des éléments désormais disparus ; (b) la liste des éléments menacés ; et (c) la liste des éléments vivants. L’inventaire est dressé par domaines, à savoir : la musique, la danse, les jeux et la cuisine traditionnels ; les connaissances et pratiques liées à l’homme, la nature et l’univers (p. ex. l’astronomie, la météorologie, la mythologie, la géologie, la minéralogie, les représentations traditionnelles du corps humain et les connaissances traditionnelles sur les plantes et les animaux) ; l’habitat ; les occupations traditionnelles ; les lois coutumières ; les connaissances traditionnelles en lien avec les mesures ; et le patrimoine culturel immatériel des minorités ethniques. Chaque domaine a ses propres critères d’inclusion. L’inventaire sera mis à jour au cours des prochaines années grâce à un réseau culturel constitué des Centres de comté pour la conservation et la promotion de la culture traditionnelle, les instituts de recherche de l’Académie roumaine, les départements spécialisés des universités et les organisations non gouvernementales locales certifiées.
Afin de promouvoir la fonction du patrimoine culturel immatériel dans la société, le CNCPC, en collaboration avec les Centres régionaux, soutient des événements locaux particuliers et des présentations devant le public de rituels du patrimoine culturel immatériel et de créations traditionnelles contemporaines. Il intervient en étroite coopération avec d’autres organisations et organes des secteurs touristique et économique. À titre d’exemple, on citera le Programme de redynamisation de l’artisanat traditionnel et de promotion de la créativité artistique dont l’objectif est de promouvoir d’une part les techniques en lien avec l’artisanat traditionnel et d’autre part les praticiens contemporains de l’art populaire. Le Centre distribue également des subventions à des institutions publiques régionales et des organisations non gouvernementales. Par ailleurs, le CNCPC entretient d’étroites relations avec plusieurs Ministères, tels que ceux du Tourisme, de l’Agriculture et du Développement Rural, et de l’Environnement et des Forêts, en poursuivant toute une série de programmes de développement tels que ceux consacrés au tourisme culturel et au développement rural.
Parmi les mesures destinées à assurer la reconnaissance, le respect et la mise en valeur du patrimoine culturel immatériel, on citera l’initiative des musées ethnographiques qui soutiennent des programmes éducatifs destinés à sensibiliser le public au patrimoine culturel immatériel en tant que composante de la société, en mettant tout particulièrement l’accent sur les détenteurs (créateurs, artisans et interprètes). Ils mettent en place des actions spécifiques de promotion et de formation (expositions, formation à l’artisanat, rencontres avec les créateurs), des programmes éducatifs (cours et camps) et des activités scientifiques (ateliers, symposiums, conférences). Le CNCPC publie un calendrier mensuel des activités et événements en lien avec des éléments du patrimoine culturel immatériel, qui est disponible dans les institutions partenaires du Centre, les médias et en ligne. Un programme national consacré aux Trésors humains vivants a été mis en œuvre avec des résultats probants, les détenteurs de patrimoine culturel immatériel et les communautés auxquelles ils appartiennent ont été encouragés à sauvegarder et transmettre leur patrimoine vivant.
Les enseignants et autres éducateurs ont déployé de grands efforts pour sensibiliser les jeunes et pour identifier et mettre en avant les jeunes talents qui deviendront les praticiens de la culture traditionnelle. Les écoles ont constitué le cadre de base de la mise en place de ces actions éducatives, des cours facultatifs ont été inclus dans les programmes scolaires et plusieurs activités extrascolaires ont été mises en avant. Les efforts entrepris dans le cadre scolaire ont été complétés par des activités d’éducation non formelle (clubs pour enfants, centres culturels). Plusieurs institutions encouragent des programmes d’apprentissage avec le soutien de spécialistes et des principaux représentants des communautés. En outre, le CNCPC a des projets spécifiques tels que : la transmission des techniques liées aux éléments du patrimoine culturel immatériel au public, en particulier aux jeunes ; le renouveau de l’artisanat traditionnel ; et la promotion de la créativité artistique, des expositions, des démonstrations pratiques et des camps de création.
Deux éléments roumains sont inscrits sur la Liste représentative, à savoir : le rituel de Căluş (incorporé en 2008 après avoir été proclamé chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité en 2005) ; et Doina (inscrit en 2009). L’inscription de ces éléments a encouragé leurs communautés à mettre en place des actions destinées à assurer la transmission aux jeunes générations et à faire revivre ou créer des événements culturels locaux et des festivals ou des spectacles régionaux et nationaux pour mettre en avant les éléments. Afin de créer une alternative aux festivals de l’ère communiste, la Commission nationale et le CNCPC ont encouragé les communautés locales à faire revivre les concours villageois traditionnels entre troupes de Căluşari et à organiser des foires commerciales rurales sur les places publiques des plus petites villes. Des activités de documentation et de recherche consacrées spécifiquement aux éléments ont été menées, y compris un suivi des lieux symboliques de représentations. Pour les deux éléments, le présent rapport, préparé par la Commission nationale de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, se fonde sur les informations communiquées par les détenteurs des communautés.

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