Décision du Comité intergouvernemental : 11.COM 10.b.21

Le Comité

  1. Prend note que Maurice a proposé la candidature du geet gawai, chants populaires en bhojpuri à Maurice, (no 01178) pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :

Le geet gawai est une cérémonie précédant le mariage mêlant des rituels, des prières, des chants, de la musique et des danses. Elle concerne principalement les communautés bhojpuriphone d’origine indienne de Maurice. La cérémonie est traditionnellement pratiquée par les femmes de la famille et des voisines chez le futur marié ou la future mariée. Cinq femmes mariées placent du curcuma, du riz, de l’herbe et de l’argent dans un morceau de tissu tandis que les femmes autour d’elles chantent pour honorer les dieux et déesses hindous. Après que le lieu d’exécution ait été sanctifié, la mère du futur marié ou de la future mariée accompagnée d’un(e) percussionniste honorent les instruments de musique utilisés pendant la cérémonie, comme le dholak (tambour à deux têtes). Des chants réconfortants sont interprétés et tout le monde se met à danser. Le geet gawai est une expression de l’identité des communautés et de la mémoire culturelle collective. Il confère également aux participants un sentiment de fierté et contribue au renforcement de la cohésion sociale, en abolissant le système de classes et de castes. Les connaissances et savoir-faire liés à la pratique sont transmis des anciennes aux plus jeunes générations de manière formelle et informelle, à travers l’observation et la participation au sein des familles, d’écoles semi‑formelles, de centres pour les communautés et d’académies. De nos jours, le geet gawai peut être pratiqué en public et intégrer des hommes.

  1. Décide que, d’après les informations contenues dans le dossier, la candidature satisfait aux critères suivants :

R.1 :  La pratique participative du geet gawai contribue à la cohésion sociale, en abolissant le système de classes et de castes. C’est devenu l’expression d’une mémoire culturelle collective, contribuant à forger une identité commune. La cérémonie du mariage symbolise la durabilité des individus et de la communauté alors que les représentations publiques renforcent les relations entre les groupes. Le dossier décrit clairement les détenteurs et praticiens de l’élément, dont les connaissances et savoir-faire sont transmis aux nouvelles générations de manière formelle et informelle ;

R.2 :  Le dossier indique que l’inscription de cet élément pourrait renforcer la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général et sensibiliser à l’importance des traditions orales et pratiques sociales pour l’identité culturelle des communautés. Le geet gawai est lié à l’expérience des migrants dans le contexte du travail sous contrat : l’inscription pourrait renforcer la cohésion des communautés multiculturelles et promouvoir le respect de la diversité culturelle. Le geet gawai étant également un art dynamique, intégrant de nouvelles techniques et de nouvelles chansons, son inscription permettrait de mieux apprécier la créativité humaine ;

R.3 :  Les efforts actuels et passés de sauvegarde et de promotion du geet gawai sont expliqués en détails. Les groupes concernés ont documenté, étudié et actualisé l’élément pour assurer sa viabilité, avec l’appui de l’État. Le dossier démontre que les groupes et acteurs locaux continueront à documenter et diffuser les connaissances relatives à l’élément. Les menaces susceptibles d’accompagner l’inscription sont reconnues. L’État soumissionnaire compte participer à la sauvegarde à travers le financement des festivités nationales et des projets de documentation et d’inventaire ;

R.4 :  La communauté concernée a participé à la préparation de la candidature dans le cadre d’ateliers et de consultations individuelles entre 2010 et 2015. Des preuves de consentement variées (écrites et orales) non standardisées sont fournies. L’accès aux connaissances et à la pratique du geet gawai est ouvert (à l’exception de la cérémonie précédant le mariage) ;

R.5 :  L’élément a initialement été inclus, en 2011, à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel de Maurice et mis à jour en 2012, 2014 et 2015. Le dossier indique que l’inventaire a été effectué avec les praticiens, détenteurs et représentants de la communauté. Il est tenu par le Fonds du patrimoine national/Ministère des arts et de la culture.

  1. Inscrit le geet gawai, chants populaires en bhojpuri à Maurice, sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ;
  2. Encourage l’État soumissionnaire à faire traduire les paroles des chansons dans des langues usuelles, surtout dans la vidéo, dans le cadre de la promotion de l’élément au niveau international.

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